Le Président du Conseil départemental de Mbour était à la barre du tribunal correctionnel de Mbour, lundi. Saliou Samb est accusé d’abus de biens sociaux, de banqueroute financière par son ex associé, l’ancien footballeur Ferdinand Coly.
C’est un business qui aurait mal tourné entre Saliou Samb et deux anciennes gloires du football Sénégalais, Ferdinand Coly et Mamadou Niang. Le Président du Conseil départemental de Mbour, fils d’un grand mareyeur, travaille dans l’exploitation et l’exportation de ressources halieutiques.
En 2011, il s’associe à deux anciens footballeurs, Ferdinand Coly et Mamadou Niang. Ensemble, ils créent une société d’exploitation et d’exportation de produits halieutiques dénommée « Blue Trade Company », un joli nom comme le bleu de la mer.
Pour ce faire, ils font un prêt de 400 millions auprès d’une banque et Ferdinand accepte de faire un gage d’un immeuble d’un milliard 200 millions. Pour leur première affaire, Saliou Samb et ses associés jettent leur dévolu sur la Côte d’Ivoire où ils exportent 50 tonnes de poissons pour une valeur de 200 millions. Malheureusement, l’un des camions frigorifiques tombe en panne et le poisson pourrit en cours de route. Blue Trade Company tombe en faillite. Dans cette société, Ferdinand a 30%, Mamadou Niang 31% et Saliou Samb 34% des parts.
Les larmes de Saliou Samb à la barre
Saliou Samb est accusé d’escroquerie et d’avoir obstrué à une expertise comptable. « L’expert-comptable n’a pas dit que je devais lui commettre les documents de Sangomar Fishing. Je lui ai remis ceux de Blue Trade Company. On me reproche toutes les fautes de cette cogestion.
C’est une affaire qui a mal fini. Nous avons tous fait ensemble et nous avons fait faillite », a déclaré le prévenu qui n’a pas pu s’empêcher de verser des larmes. « Ce sont des larmes de crocodile pour endormir le tribunal », s’écrit Maître Elhadji Diouf, l’avocat de la partie civile. « Le prévenu a commis un acte criminel.
Mon client a mis son immeuble en gage parce qu’il avait confiance en lui. Mbour est trahi par son fils. Né dans le poisson, travaillant dans le poisson, il a escroqué de grands footballeurs. S
on acte est criminel. Il veut que mon client soit pauvre et vive dans la galère. Mon client a un cœur de roc. Sinon il serait mort d’une crise cardiaque », lance-t-il. Mais pour ses collègues de la défense, la culpabilité n’est pas établie. « La réalité est qu’on a voulu ternir l’image de mon client en le peignant comme un monstre alors que c’est tout le contraire.
Les dommages et intérêts d’un milliard que demande la partie civile sont insensés et ridicules. Il n’y a pas de qualification juridique de la responsabilité des uns et des autres », plaidé Me Ndione. L’affaire a été mise en délibéré pour être jugée le 3 avril prochain.
Aboubakry KANE