Une commission d’enquête parlementaire sur le processus de sélection des candidats à la présidentielle
L’Assemblée nationale a décidé, mercredi, de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire portant sur les conditions du rejet, par le Conseil constitutionnel, de la candidature de Karim Wade à la présidentielle du 25 février prochain.
Le texte introduit par le député Mamadou Lamine Thiam, au nom du groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement », a été adopté par 120 députés, 24 ayant voté contre.
Selon Mamadou Lamine Thiam, les conditions dans lesquelles la candidature de Karim Wade, soutenue par la coalition K24, et celle d’autres prétendants à la magistrature suprême ont été invalidées sont « inadmissibles ».
»Il apparaît évident sur la base d’un faisceau d’indices concordants [des membres du Conseil constitutionnel] ont des connexions douteuses avec certains candidats et se trouvent manifestement dans une situation de conflits d’intérêts », a-t-il fait valoir dans son exposé des motifs.
Sur cette base, la mise en place de cette commission d’enquête est »une nécessité pour faire la lumière sur cette décision [des sept sages], afin d’enquêter particulièrement sur les conflits d’intérêts, les avantages et les soupçons de corruption et collusion de certains membres de cette juridiction avec des candidats en lice. »
Selon Abdou Mbow, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar (BBY) représentant la majorité, »il est impératif, face à la gravité des accusations, que l’Assemblée nationale, en toute souveraineté, se saisisse de cette affaire pour rétablir la vérité et éclairer l’opinion. »
»La présente commission composée de onze membres a pour mission d’informer le [Parlement] sur le bien-fondé des contestations qui jalonnent le processus », a fait savoir le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, précisant que les députés de la coalition de Yewwi Askan Wi de l’opposition ont »choisi de ne pas y siéger. »