Tunisie. Des échauffourées dans la capitale lors d’une manifestation contre le référendum de juillet
En Tunisie, des échauffourées ont eu lieu entre la police et une centaine de manifestants qui protestaient à Tunis, la capitale, contre un référendum prévu en juillet prochain par le président Kais Saied.
Des échauffourées ont eu lieu samedi 4 juin 2022 entre la police et une centaine de manifestants qui protestaient à Tunis, la capitale de la Tunisie, contre un référendum prévu en juillet par le président Kais Saied, un an après son coup de force qualifié de coup d’État par l’opposition
Pouvoir étendu du chef de l’État ?
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— Ahmed Zarrouki (@Ahmedzarroukii) February 6, 2021
La police a bloqué les manifestants qui tentaient d’atteindre le siège de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) dont le président a été nommé par Kais Saied lui-même, une mesure vue comme visant à étendre le contrôle du chef de l’État sur les institutions de l’État.
Certains participants à la manifestation organisée par cinq petits partis ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Commission du président = Commission de la fraude. » Le porte-parole du parti des Travailleurs tunisiens, Hamma Hammami, a déclaré que « la police […] a utilisé des gaz lacrymogènes contre nous et nous a attaqués. »
Ce samedi marque le début du « dialogue national » organisé par le président pour élaborer la nouvelle Constitution. Il est boycotté par l’opposition, dont la puissante organisation syndicale UGTT, qui estime que des acteurs clés de la société civile et les partis politiques en sont exclus. Les opposants au président l’accusent de mener le pays vers l’autocratie et de vouloir mettre en place une instance électorale docile avant le référendum et les législatives.
Chronologie d’une crise
Le 22 avril dernier, Kais Saied s’est arrogé le pouvoir de nommer trois des sept membres de l’Isie, dont le président. Le 9 mai, il a nommé Farouk Bouasker, ancien membre de l’Isie, président de cette instance en remplacement de Nabil Baffoun, qui avait critiqué le coup de force de juillet 2021.
Depuis le 25 juillet 2021, Kais Saied, assurant agir dans l’intérêt de la Tunisie face aux blocages politico-économiques, concentre tous les pouvoirs et dirige le pays par décrets-lois, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau du Printemps arabe.
Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise, il a prévu un référendum le 25 juillet prochain sur des amendements constitutionnels, avant des législatives le 17 décembre. Aucune ébauche de la nouvelle Constitution, qui sera soumise à la population sous la forme d’un simple vote oui/non, n’a cependant été publiée.
Outre la crise politique, la Tunisie est en proie à de graves difficultés économiques, dont une inflation galopante et un chômage très élevé. Surendetté, le pays tente d’obtenir un nouveau prêt du Fonds monétaire international d’au moins quatre milliards de dollars.