Le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, avec l’appui de la coopération allemande, a procédé vendredi au lancement officiel de la deuxième phase du projet d’élaboration d’une taxonomie verte, une initiative devant permettre à terme le développement d’un marché pour les obligations vertes.
Des représentants des partenaires au développement, des organisations non gouvernementales et des représentants du secteur financier ont pris part à cet atelier de lancement.
La première phase du projet de taxonomie verte, officiellement lancée le 7 juillet 2023, était axée sur la mise en place d’une structure de gouvernance et le renforcement de capacités des parties prenantes, avant de prendre fin en juillet dernier, lit-on dans un dossier de presse.
“Il s’agira, dans cette seconde phase, de capitaliser sur les expériences internationales et d’analyser le contexte sénégalais pour la mise en place d’une taxonomie verte qui nécessite une expertise diverse et variée et surtout une démarche inclusive”, ajoute le document.
Selon la directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, Madeleine Diouf Sarr, le développement d’une taxonomie de la finance verte “permet à coup sûr le développement d’un marché croissant pour les obligations vertes émises par les gouvernements et des initiatives du secteur privé telles que des systèmes de transport durables et des projets verts à fort impact social”.
Intervenant à l’ouverture officielle de l’atelier consultatif sur la deuxième phase de développement de la taxonomie verte, Mme Sarr a rappelé que le Sénégal a entrepris plusieurs initiatives allant dans le sens de promouvoir “une finance beaucoup plus verte, beaucoup durable”.
Elle a notamment cité l’adhésion du pays à la Plateforme internationale sur la finance durable, “un forum multilatéral pour les autorités publiques en charge du développement de politiques et d’initiatives de finance durable […]”.
Cette plateforme poursuit “l’objectif commun de construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire, avec des pays partenaires” tels que l’Allemagne, la France, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, “à travers un partenariat pour une transition énergétique juste (JETP)”.
Madeleine Diouf Sarr rappelle également “la formulation de notre nouveau référentiel pour un Sénégal souverain, juste et prospère, agenda national de transformation 2050 qui met un accent particulier sur le développement des mécanismes de financements innovants”.
“C’est tout le sens et l’utilité de ce projet de taxonomie verte qui s’aligne parfaitement sur les priorités au niveau national”, note Madeleine Diouf Sarr, selon qui ce projet s’avère nécessaire pour la mise en confiance des investisseurs et l’assise de la transparence en matière d’activité verte.
“Pour les investisseurs, la taxonomie aidera à s’assurer que leurs investissements ont un impact environnemental significatif, en particulier pour les investissements basés sur la dette, tandis que pour les porteurs de projets et les entreprises, elle permettra de savoir si leurs activités entrent en conformité avec les objectifs et engagements de l’État du Sénégal, particulièrement dans la contribution déterminée au niveau national (CDN)”, a-t-elle précisé.
En se lançant dans ce projet de taxonomie verte, le Sénégal “réaffirme sa volonté d’être un pionnier et une place forte de la finance verte en Afrique de l’Ouest”, a ajouté Madeleine Diouf Sarr, avant d’appeler “l’ensemble des acteurs” présents, à accompagner et soutenir cette deuxième phase de développement de la taxonomie verte.
Elle a remercié les participants et les partenaires au développement, tout en saluant “particulièrement la dynamique de l’appui technique de la GIZ à travers son projet ‘Accès au financement pour les petites et moyennes entreprises’, pour l’élaboration de la taxonomie au Sénégal”.
La directrice régionale de la coopération allemande, Ulrike Ebeling, a souligné que le gouvernement sénégalais “a montré un dévouement important” lors de la première phase d’élaboration de ce projet de taxonomie verte.
”Le Sénégal est très en avance”, a-t-elle relevé, se félicitant de la collaboration entre la partie allemande et les différentes parties prenantes du projet côté sénégalais, dont le ministère des Finances et celui de l’Environnement, mais aussi “d’autres ministères sectoriels qui veulent avoir la taxonomie verte pour changer le flux d’investissements ici au Sénégal”.
Mme Ebeling a rappelé que le Sénégal est le quatrième pays d’Afrique à avoir commencé l’élaboration de la taxonomie verte, qui constitue “un cadre de classification des activités économiques” répondant aux critères de durabilité environnementale.
La taxonomie permet de définir clairement ce que l’on peut considérer comme ”vert” ou “durable”, en vue d’orienter les financements vers des projets qui respectent les normes environnementales strictes.