La presse quotidienne revient largement mercredi sur les résultats du dernier recensement de la population, tout en réservant une place non négligeable aux cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.
Les résultats du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5, 2023), après ceux de 1976, 1988, 2002 et 2013 ont été rendus publics mardi à Dakar, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
Ainsi donc, le Sénégal compte “plus de 18 millions d’habitants dont 35,8% de jeunes”, révèle Sud Quotidien, reprenant les chiffres de ce recensement général conduit par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
“En termes de densité, les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9%) affichent les [plus] forts taux d’urbanisation”, indique le journal, avant d’ajouter : “L’activité économique, elle, révèle une prédominance du secteur informel, avec une majorité de travailleurs indépendants et une faible proportion de la formation professionnelle”.
L’info rapporte que ce recensement général “constate la hausse de la population de 2,9% par an”, mais fait également état de l’augmentation de l’espérance de vie, “notamment pour les femmes et les zones urbaines [..]”. Il relève en parallèle “une baisse du taux de fécondité” et “un taux de scolarisation relativement faible”.
“46,8% des jeunes sans emploi”
Les chiffres de ce recensement portent sur la mortalité, la fécondité, l’émigration, le chômage mais aussi les caractéristiques économiques de la population sénégalaise”, souligne le quotidien L’Observateur.
Il pointe “l’inactivité, le poids du chômages”, constat d’une “dure réalité” se traduisant aussi par le fait que les hommes sont “plus nombreux à mourir”, la surmortalité touchant surtout les mères âgées de 45-49 ans.
L’As essaie une autre traduction de ces chiffres en affichant : “46,8% des jeunes entre 15 et 24 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation”. Le quotidien les Echos relèvent que la fécondité est en baisse, passant “de 5,1 enfants en 2013 à 4,2 enfants en 2023”.
S’agissant du chômage des jeunes, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie “dévoile une situation critique”, retient Walfquotidien, précisant qu’il ressort de ce recensement que le Sénégal compte 19, % de chômeurs et 47,8% de personnes inactives.
Le bilan des cent premiers jours du président Bassirou Diomaye Faye, déjà évoqué la veille par certains titres, reste au menu d’un certain nombre de quotidiens, dont Le Soleil. “Premiers pas d’une gouvernance de rupture”, estime le journal illustrant sa une par une photo grandeur nature du chef de l’Etat.
“Jeu de dupes à l’Assemblée nationale”
“Malgré la forte ambition et toute la volonté affichée, le nouveau pouvoir a du pain sur la planche. Après avoir hérité d’un pays en lambeaux, […], le tandem Diomaye-Sonko devra remettre le pays en marche”, écrit le quotidien Kritik.
“Seulement, ajoute-t-il, après trois mois d’exercice, le nouveau pouvoir se rend à l’évidence que le mal est tellement profond qu’il faudra prolonger les délais pour avoir de l’impact sur le vécu des populations”.
Enquête s’intéresse en particulier aux nominations aux postes de responsabilité. ”Entre les urgences, les militants et sympathisants qui sont pressés et qui pensent que le duo au pouvoir est très lent dans le remplacement de certains dirigeants de l’ancien régime, ceux qui veulent plus de rigueur dans le choix des profils, Diomaye et Sonko ne semblent nullement pressés”, note le journal.
Le Quotidien rapporte que le Premier ministre s’est rendu dans les cités religieuses de Touba et Tivaouane pour exposer aux khalifes des mourides et des tidjanes ”sa vision du développement du Sénégal”.
Bès Bi Le Jour évoque pour sa part un ”jeu de dupes” après que les trois groupes parlementaires se sont accordés pour mettre à jour le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, condition posée par le chef du gouvernement pour faire sa déclaration de politique générale.
Selon Bès Bi Le Jour, l’opposition majoritaire semble pourtant “prendre son temps” pour ”pousser le Premier ministre Ousmane Sonko à la faute”. Le journal signale que le groupe Yewwi du camp du pouvoir” a d’ailleurs averti contre cette lenteur”.
”La confrontation est inévitable..” à l’Assemblée nationale, croit savoir Tribune, qui parle d’une volonté de certains députés ”d’en découdre avec [Ousmane] Sonko”.