Revue de Presse : L’actualité judiciaire et la présence militaire française au Sénégal dominent l’édition du jour
L’actualité judiciaire et la présence de soldats français au Sénégal dominent l’édition des quotidiens de ce vendredi, qui racontent le procès de Moustapha Diakhaté, l’opposant condamné à deux mois de prison ferme pour insulte et outrage aux bonnes mœurs.
‘’Moustapha Diakhaté s’est braqué’’, titre Source A. Autrement dit, l’ancien député a maintenu devant le juge les propos pour lesquels il était jugé à Dakar.
‘’Ce n’est pas [ma faute] si l’émission (celle au cours de laquelle il a tenu les propos décriés) est vue par des millions de Sénégalais. C’est une télé. J’ai dit que ceux qui ont donné la majorité à ce parti ont fait du mal à ce pays’’, note Source A en citant M. Diakhaté.
Les avocats de l’ancien ministre Samuel Sarr considèrent l’emprisonnement de leur client comme une ‘’commande politique’’, écrit le journal Les Échos.
‘’L’ancien ministre et directeur général de West African Energy a passé hier sa première nuit en prison’’, lit-on dans Libération.
‘’Monsieur Samuel Sarr est poursuivi en justice pour le délit d’abus de biens sociaux, sur des bases erronées’’, écrit Libération en citant les clients du prévenu, également ancien directeur général de la Senelec, la Société nationale d’électricité du Sénégal.
M. Sarr est soupçonné d’avoir commis des actes d’‘’usurpation de titre’’, de ‘’faux’’ et d’‘’usage de faux en écritures privées’’ et d’‘’association de malfaiteurs’’, lors du montage financier d’un projet de distribution d’énergie électrique.
Il a été placé sous mandat de dépôt après avoir été auditionné par un juge d’instruction, jeudi.
Concernant la politique, l’histoire et la mémoire surtout, les quotidiens ont relayé l’interview donnée à l’Agence France-Presse par le président de la République.
‘’La Chine est notre premier partenaire commercial. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal ? Non’’, ‘’Les autorités françaises doivent envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là’’, ‘’J’ai reçu du président Emmanuel Macron une lettre dans laquelle il reconnaît que c’était un massacre’’.
La dernière citation est relative à la tuerie dont ont été victimes, à Thiaroye (ouest), de nombreux soldats des colonies françaises d’Afrique en 1944.
‘’Un changement de doctrine militaire’’
‘’Les quatre vérités de [Bassirou Diomaye Faye] à la France’’, titre L’info avant de rapporter les propos du président de la République.
Selon le journal Le Quotidien, 350 soldats français sont présents au Sénégal. ‘’Leur présence entrave notre souveraineté’’, ajoute-t-il en citant le président de la République.
Les propos du chef de l’État font croire au même journal que ‘’c’est un changement de doctrine militaire annoncé’’.
‘’Le devoir de vérité’’, lit-on sur la une de WalfQuotidien, selon lequel Bassirou Diomaye Faye préconise ‘’la manifestation de toute la vérité’’ sur le massacre perpétré à Thiaroye.
‘’La France avait parlé de 35 personnes tuées’’, mais ‘’plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé que celui-là’’, signale Le Quotidien.
Le massacre des soldats africains à Thiaroye sera commémoré dimanche prochain, à Dakar, à l’initiative des autorités sénégalaises.
‘’Fatou Diouf remet les pendules à l’heure’’, titre L’as, concernant l’accord de pêche qui lie le Sénégal à l’Union européenne.
L’As signale que ‘’sur une contrepartie financière de 10 milliards de francs CFA attendue du protocole d’accord de partenariat […] d’une durée de cinq ans, l’Union européenne n’a versé au Sénégal qu’une somme de 6,5 milliards de francs CFA’’. Il cite la ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires.
‘’L’initiative de ne pas poursuivre l’accord de pêche [sénégalo-européen] est une décision du Sénégal, pas celle de l’[Union européenne]’’, soutient Mme Diouf. De ces propos relayés par Le Soleil, elle dément le représentant de l’UE au Sénégal, Jean-Marc Pisani.
L’Union européenne n’envisage pas de renouveler le protocole de pêche signé en 2019 avec le Sénégal, en raison de ‘’défaillances’’ constatées dans la lutte menée par les services de pêche sénégalais contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, a déclaré M. Pisani à la presse, le 12 novembre.