Dans un article paru ce lundi sur son site et consacré à la crise politique dans le pays, le New York Times donne la parole à des Sénégalais opposés à la décision du Président Macky Sall d’annuler la tenue de la présidentielle au 25 février. «Il aurait pu partir avec beaucoup de respect. C’est une honte pour notre démocratie», peste Nogaye Faye dans les colonnes du prestigieux journal américain.
Pour cette enseignante dans une école primaire de Dakar, le chef de l’État ne respecte pas ses concitoyens.
«D’autres ont déclaré que les politiciens ne valaient pas la peine de risquer leur vie et leurs moyens de subsistance en manifestant», relève le Times.
«Nous nous sommes battus pour Macky Sall en 2012», enchaîne le boulanger Ahmed Thiam, en référence à la mobilisation, contre un troisième mandat pour Abdoulaye Wade, ayant abouti il y a douze ans à l’élection de l’actuel locataire du Palais.
Thiam déclare qu’il ne se battrait plus : «Je suis fatigué maintenant. J’ai deux filles et un fils à nourrir. Je m’occupe de mes propres affaires.»
Le papier du New York Times retrace la genèse du report de la présidentielle. Partant de l’annonce par le président de la République de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral, samedi 3 février, à l’adoption, ce lundi par l’Assemblée nationale, de la loi actant le report du scrutin au 15 décembre prochain, sous les «Macky, démissionne» scandés par des députés arborant leurs écharpes.