Le secrétaire général du Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusems), Abdoulaye Ndoye, a déclaré mercredi qu’il n’espérait rien de la rencontre prévue jeudi avec le gouvernement, précisant que c’est le président Macky Sall qui détient la solution aux revendications des enseignants.
Le gouvernement organise, jeudi, un atelier de recueil des propositions relativement aux questions portant sur le système de rémunération spécifique aux enseignants et la demande de création de corps d’administrateurs scolaires dans le secteur public de l’éducation et de la formation.
Dans un communiqué, le ministère de la Fonction publique et du renouveau du service public indique que les enseignants sont invités à prendre part à cet atelier qui fait suite à la tenue, le 7 janvier dernier, d’une séance plénière de restitution des conclusions au terme des rencontres sectorielles.
Le système éducatif sénégalais est perturbé depuis quelques semaines, par un mouvement de grève du SAEMS et du CUSEMS, deux syndicats d’enseignants des cycles moyen et secondaire, qui demandent à l’Etat d’appliquer les accords signés avec les enseignants en 2018.
Ce mercredi, lors d’une assemblée tenue à Saint-Louis, le secrétaire général du CUSEMS a prévenu que son organisation syndicale n’espèrait rien de cet atelier.
« Nous n’attendons rien de cette rencontre, car la solution est entre les mains du Président [Macky Sall] qui peut résoudre » les revendications posées par les enseignants, a déclaré Abdoulaye Ndoye.
Bien que les accords avec le gouvernement n’ont même pas connu un début de solution, a rappelé Abdoulaye Ndoye, les enseignants n’ont pas observé de mouvement de grève depuis deux ans, à cause de la situation liée à la pandémie de Covid-19.
Il indique qu’une étude a conclu à une iniquité dans le traitement des fonctionnaires.
Il déplore le fait que le gouvernement accorde des indemnités de 150.000 à 400.000 francs à des corps de fonctionnaires qui sont dans la même hiérarchie que les enseignants.
Il invite ses camarades à poursuivre le mot d’ordre de boycott des cours qui, d’après lui, est suivi à plus de 90 pour cent à l’échelle nationale.
Il estime que les enseignants doivent rester à l’écoute de leurs mandants qui ne comptent pas reculer sans la satisfaction de leurs doléances.
Outre le rééquilibrage du régime indemnitaire de la fonction publique, le problème des prêts DMC et de celui des décisionnaires ainsi que les avancements reste entier, fustige Abdoulaye Ndoye. Il n’écarte d’ailleurs pas un boycott des examens de fin d’année.
Le président de la République a demandé mercredi aux acteurs du système éducatif de veiller à ‘’la continuité des enseignements’’ scolaires, et au gouvernement d’assurer la ‘’sécurisation’’ des écoles.
Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a invité le gouvernement ’’à communiquer au public, à travers un mémorandum exhaustif, les acquis, réalisations et avancées sociales notables accomplis durant les dix dernières années en matière d’éducation et de formation’’.
A ce sujet, il a cité en guise d’exemple ‘’la revalorisation de la fonction enseignante’’.
Macky Sall a également réclamé au ministre de la Fonction publique une ‘’évaluation globale de l’état de prise en charge, par le gouvernement, des accords signés avec les cadres syndicaux d’enseignants’’.
’’Le chef de l’Etat invite (…) le gouvernement à organiser, avec les syndicats d’enseignants, une revue consensuelle desdits accords, en relation avec le Haut Conseil du dialogue social’’.