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Rapport fonds Covid : Les DAGE, agneaux du sacrifice

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Devant l’impossibilité de s’emmurer dans un silence, le gouvernement a décidé de prendre la parole. A la place des mesures attendues, les Sénégalais ont eu droit à un exercice qui frise le déni. D’abord, le régime indique clairement que les commanditaires ne seront pas sanctionnés. A leur place, il a été trouvé des victimes expiatoires. Le ministre des Finances Moustapha Ba s’est chargé de les lister. 
 
Il s’agit du DAGE du Ministère des Mines et de la Géologie, de l’ex DAGE du Ministère du Développement communautaire, de l’ex DAGE du ministère de la Jeunesse, du DAGE du Ministère du Commerce, de l’ex DAGE du ministère de la femme, de l’ex DAGE du Ministère de la Culture et de la Communication et enfin du DAGE du Ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries et du gestionnaire du Fonds d’appui à la promotion de la petite et moyenne industrie (FAPPMI). 
 
Ainsi donc les Dages seront conduits à l’autel pour payer pour les fautes de gestion. Ils seront accompagnés par le Comptable sortant de l’établissement de santé de Kaffrine et du Directeur du Fonds d’Impulsion de la Microfinance.
Quand est-il des ministres ? Rien ! Naada ! Comme si le Dage du ministère du développement communautaire ou son collègue du département de l’industrie pouvaient détourner chacun plus de 2 milliards, sans que les ministres Mansour Faye et Moustapha Diop ne soient au courant.
 
Les arguments ridicules du gouvernement
 
L’autre argument ridicule du gouvernement est lié au montant. « Sur les 1 000 milliards FCFA du PRES, les manquements relatés par la Cour des Comptes et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée portent sur un montant de 6 686 784 410 FCFA, soit 0,7% du montant total du PRES », déclare Mamadou Moustapha qui du reste à été mal à l’aise dans cet exercice. 
 
Étonnant argument de la part du régime de Macky Sall qui s’est montré plus ferme pour moins que ça. Khalifa Sall doit rire sous cape, lui qui a été traduit en justice, condamné, puis révoqué de ses postes de maire de Dakar et député pour 1,8 milliard. C’est à croire que ce dernier montant revêt plus d’importance aux yeux de Macky Sall que les 6,6 milliards. 
 
Encore que les malversations ne se limitent pas aux 6,6 milliards. Il y a aussi les manquements pour lesquels la Cour n’a pas demandé de poursuite, mais que rien n’empêche le gouvernement de le faire.
Malgré tout, le régime de l’Apr nous demande de circuler parce qu’il n’y a rien à signaler en définitive, car « les manquements relevés par la Cour des Comptes ne peuvent pas remettre en cause les résultats probants obtenus par notre pays dans la mise en œuvre du PRES ».
 
Élu maire de Dakar en 2009, Khalifa Sall a pourtant géré des dizaines de milliards avant son arrestation. 1,8 milliard est un montant dérisoire rapporté à la somme des budgets pendant presque 8 ans. Il s’y ajoute que le déguerpissement des marchands tabliers, les pavages, les aliments à l’école sont autant d’arguments qu’il pouvait brandir lui aussi pour dire qu’en définitive, la somme pour laquelle il a été poursuivi  ne peut « pas remettre en cause les résultats probants obtenus » par lui et son équipe.
 
Birahim Seck a bien raison de dire que le régime aurait pu épargner les Sénégalais de cette explication de texte. Mais il ne pouvait en être autrement, car le chef de l’Etat avait déjà donné le ton en demandant à son Premier ministre non pas de prendre les mesures qui s’imposent, mais « d’éclairer l’opinion sur les éléments contenus » du rapport. C’est une façon très claire de demander à son équipe d’engager la bataille de la communication. Le ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement et celui des Finances ont donné le coup d’envoi. Les autres vont suivre. 
 
Heureusement qu’ils n’ont convaincu personne, les Sénégalais n’étant pas dupes. « Ce document n’est pas une réponse, c’est un déni. De l’indécence caractérisée ! », lance un internaute. « Les deux derniers paragraphes sous forme de communiqué auraient largement suffi », renchérit un autre.  
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