Ousmane Sonko à procédé, hier, au lancement des domus daara (personnes ayant fait leur formation dans les écoles coraniques), des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF). À cette occasion, le maire de Ziguinchor a tenu à se démarquer de ceux qui se réclament de lui et qui insultent les guides religieux : « Je l’avais, dit il y a cinq ans à Touba, et je le répète ici : toute personne tenant des propos irrespectueux envers les guides religieux ne fait pas parti de nous ».
Le candidat à la Présidentielle de 2024 a regretté, par ailleurs, l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Il s’en est notamment pris à ceux qui présentent son mouvement comme anti-confrérique : « Depuis longtemps, on taxe de Pastef d’être contre les familles religieuses donc contre la religion musulmane. Et le plus choquant est que ceux qui le disent sont à peine capable réciter les sourates les plus simples du coran”.
Ousmane Sonko a saisi l’occasion pour ironiser sur le rapport de Macky Sall à la religion : “Ceux qui font le tour des familles religieuses pour nous dénigrer sont ceux-là même qui avaient dit que les chefs religieux sont des citoyens ordinaires. Il s’agit d’une chose à laquelle ils croient car dans leur parcours, ils ont appartenu à un mouvement qui croit fermement au fait que la religion est l’opium du peuple (ndlr : Macky Sall a commencé sa carrière politique à AJ, mouvement marxiste). Ceux qui traitent Pastef d’être contre les confréries sont ceux qui ont précipité la pose de la première de l’autoroute Ila Touba car voulant participer à la marche de Charlie Hebdo qui avait insulté notre prophète. Ceux qui traitent Pastef d’être en croisade contre les confréries sont ceux-là qui ont déclaré que notre population n’était pas prête à accepter légalisation de l’homosexualité et qu’il fallait par conséquent une préparation au lieu de dire que nous ne comptons pas le faire”.
Ousmane Sonko affiche, néanmoins, sa confiance quant à la capacité de discernement des guides religieux et des Sénégalais en général. Il les invite à cultiver la cohésion nationale : “Nous ne devons pas accepter qu’on nous divise. Nous avons la chance d’avoir de grands érudits ayant fortement contribué à la construction de notre nation dans l’acceptation de l’autre. Ce peuple a élu Senghor comme président et ça n’a jamais posé problème. C’est durant ces dix dernières années, sous la présidence de Macky Sall qu’on note des écarts dans le seul but de s’agripper au pouvoir”.