Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara vient de passer deux semaines à être entendu comme accusé sur le fond suite aux évènements du 28 septembre 2009. La tuerie a été qualifiée de crimes contre l’humanité par les organisations des droits de l’homme. Depuis un mois, le 28 octobre 2022, les 11 militaires tous proches du capitaine Camara sont jugés à Conacry.
Sept séances d’interrogatoire sur le fond par une vingtaine d’avocats de la défense et des parties civiles. Durant cette période, Sidiki Diakité Toumba est apparu fatigué, mais dans son rôle parfois d’amuseur public ou parfois excédé par l’attitude des avocats, il a pour l’heure gagné la bataille de l’opinion. « Il a restitué au tribunal le vécu et tout ce que celui-ci ignorait. Il a été peint en noir, comme il l’a dit. Donc, il cherche dans un premier temps à obtenir le verdict de l’opinion. Et je crois que cette phase est en passe d’être gagnée », estime Maître Me Paul Yomba Kourouma, avocat de la défense.
L’audition de mercredi était la dernière pour Sidiki Diakité. Selon son avocat, son client exténué a livré ses impressions. « Le combat pour la conviction, la persuasion du tribunal puisqu’il a décidé de dire la vérité, parce que sachant que seule la vérité peut l’affranchir. Le tribunal apparemment semble confiant, surtout les parties civiles qui, en réalité, ont souffert du préjudice et qui sont en train de renoncer à leurs actions les unes après les autres », commente Me Paul Yomba Kourouma.
Malgré le rappel à l’ordre du juge, les avocats des parties civiles ou de la défense ont tenu à reposer des questions en boucle. Pour les observateurs, c’est la présence des caméras dans la salle d’audience qui transforment ce procès en show télévisé.
Avec Rfi.fr