Présidentielle à Madagascar: dernier jour d’une campagne électorale hors norme et sous haute tension
Le premier tour de la présidentielle à Madagascar est prévu le jeudi 16 novembre. Ce mardi 14 novembre marque le dernier jour d’une campagne électorale, démarrée le 10 octobre, sous haute tension, entamée le 10 octobre dernier. Retour sur cinq semaines hors normes.
À Madagascar, ce 14 novembre 2023, c’est le dernier jour de campagne avant le silence électoral imposé aux candidats le 15 novembre et le vote du premier tour de la présidentielle, prévu jeudi.
Jamais la population malgache n’avait vécu pareille campagne présidentielle, confiait à RFI il y a quelques jours une ancienne personnalité politique. La raison, c’est tout simplement parce que la Grande Île vient de vivre une campagne sous haute tension, faite de coups d’éclats et de rebondissements.
Il y a notamment eu le report du scrutin d’une semaine, décrété par la Haute cour constitutionnelle (HCC) après l’évacuation à l’étranger pour raison sanitaire de l’un des candidats de l’opposition, blessé au visage par un tir de grenade lacrymogène lors de la première grosse manifestation dans la capitale. Il y a aussi eu la destitution du Président du Sénat par ses pairs au motif « d’une déficience mentale » et de l’élection dans la foulée à la tête du Sénat du général Richard Ravalomanana très proche du président sortant et candidat à sa succession, Andry Rajoelina, devenu quelques jours après chef d’État par intérim.
Autres faits marquants : l’escalade de la répression des manifestations de l’opposition par les forces de l’ordre et les arrestations de sympathisants et de députés ; la présidente de l’Assemblée nationale qui a pris position pour l’annulation du scrutin et qui a organisé une grande consultation des forces vives, puis sa radiation du parti présidentiel suite à ses prises de position.
Enfin, il y a eu l’appel ce 13 novembre du collectif des 10 candidats à boycotter le vote de jeudi. Un boycott pour contester le manque de transparence et les irrégularités qui entachent, affirment-ils, l’ensemble du processus électoral.
Durant cette dernière journée de campagne électorale, les trois candidats officiellement toujours en lice ont un programme très différent.
Siteny Randrianasoloniaiko est le seul qui tiendra meeting. Il est à Tuléar, dans le Grand sud, son fief d’origine. Un immense meeting de clôture est prévu pour démarrer à 16h, heure locale.
Andry Rajoelina, lui, est « à son QG de campagne », disait à RFI son équipe. L’occasion pour lui de briefer ses équipes pour la dernière ligne droite.
Sendrison Raderanirina, avec qui RFI s’est entretenue ce midi, disait lui qu’il allait consacrer son après-midi à gérer le déploiement de ses délégués dans les bureaux de vote, pour la surveillance du scrutin.
De son côté, le Collectif des 10 candidats a fait son habituelle marche blanche ce mardi midi dans la capitale. « Refusez cette élection truquée, n’allez pas voter jeudi », ont-ils scandé à la population, appelant les citoyens à la désobéissance électorale.