Le candidat à l’élection présidentielle Déthié Fall invite le président Macky Sall à choisir un ministre de l’Intérieur ”neutre, indépendant et consensuel” en vue d’une bonne organisation du scrutin prévu le 24 mars, se disant prêt à accepter de réduire la durée de la campagne électorale à 15 jours, contre les 21 prévus par la loi électorale.
”Compte tenu de tout ce que nous avons traversé, il nous faut un ministère qui sera à la hauteur des enjeux du moment”, a notamment déclaré le leader de la cotation ”Déthié fall2024” lors d’une rencontre avec des journalistes.
Selon lui, le contexte exige un ministre de l’intérieur ”neutre, indépendant et consensuel pour l’organisation d’une élection présidentielle crédible”, afin d’éviter d’éventuelles ”crises post électorales”.
Poursuivant, il s’est félicité de la décision du Conseil constitutionnel de proposer la date du 31 mars, après avoir été saisi par des candidats à l’élection présidentielle de 2024 devant ce qu’ils appelaient ”la carence du président sortant à prendre un décret convoquant le corps électoral”.
”Il est aujourd’hui question de tourner une page”, a-t-il martelé, relevant que sa coalition est prête à accepter ”le sacrifice allant dans le sens de réduire la durée de la campagne électorale à 15 jours”, contre les 21 prévus par la loi électorale du pays.
Déthié Fall a aussi réaffirmé son ”opposition catégorique” à la loi d’amnistie, adoptée hier par l’Assemblée nationale.
De son point de vue, il va falloir que ”justice soit faite et la vérité connue sur les pertes en vies humaines et en dégâts matériels avant d’envisager une loi d’amnistie générale” couvrant la période du 1er février 2021 au 25 février 2024.
A ce titre, Déthié Fall a promis de ”revenir sur cette loi pour l’abroger” s’il est élu par les Sénégalais.
L’Assemblée nationale a voté, mercredi soir, le projet de loi portant amnistie générale des faits de violences en lien avec la politique, survenus entre février 2021 et février 2024.
En tout, 95 députés ont voté pour l’adoption du projet d’amnistie générale, 49 ont voté contre et 2 députés se sont abstenus.
Les députés ont adopté aussi à la majorité l’ensemble des articles du projet de loi.
Le projet de loi adopté en Conseil des ministres le 28 février avait été agité par le chef de l’Etat à l’ouverture du dialogue national organisé les 26 et 27 février au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
De nombreuses personnes ont perdu la vie ou été blessées lors de manifestations violentes ayant secoué le Sénégal depuis le déclenchement de procédures judiciaires à l’encontre de l’opposant, Ousmane Sonko, accusé de ”viols répétitifs et menaces de mort” par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage à Dakar.
Dans l’exposé des motifs, le gouvernement a évoqué un besoin d’apaiser le ”climat politique et social”, de renforcer ”la cohésion nationale” et de consolider ”le dialogue national”, mais aussi permettre à ”certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique”.