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PLAIDOYER POUR UNE GESTION TRANSFRONTALIÈRE DES RESSOURCES EN EAU

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Le président du groupe de la Banque mondiale, David Malpass, milite pour la coopération transfrontalière dans la gestion des ressources en eau par le biais d’un partage de « données fiables » entre les pays.

« La coopération transfrontalière est importante en Afrique, où 90% des ressources en eau sont transfrontalières. Il faut partager les ressources en eau qui demeurent utiles dans la gestion des impacts du climat sur le cycle hydrologique », a-t-il plaidé.

M. Malpass intervenait lundi à l’occasion du 9e Forum mondial de l’eau, ouvert le même jour Diamniadio, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall.
Il a souligné l’importance de cette ressource essentielle pour l’agriculture, l’élevage et la production industrielle, d’où son plaidoyer pour une meilleure gestion de l’eau à partir de « données faibles’’.
« A la Banque mondiale, nous avons lancé un portail qui regroupe toutes les données relatives à cette ressource », a signalé David Malpass, ajoutant que l’institution qu’il dirige envisage aussi de travailler sur les tarifs de l’eau en mettant en place des mesures politiques visant à augmenter les investissements publics et privés avec la participation des citoyens.
Il souligne que la tenue de « données fiables » que les pays sont appelés à se partager est une étape importante de la coopération transfrontalière en matière de gestion de l’eau.
Cela suppose selon lui que la confiance règne entre les pays, pour que les changements dans les régimes des eaux soient une information partagée.
De cette manière, le monde parviendra à « une gestion plus claire » des ressources transfrontalières en eau, a indiqué David Malpass.
« Nous travaillons sur l’intégration régionale dans le cadre de l’OMVS’’, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, en coopération avec les agences de développement au Sénégal, en Mauritanie, au Mali et en Guinée, a-t-il renseigné.
L’objectif est d’appuyer le développement d’un plan directeur partagé et mette en place une formule de répartition pour le développement, selon David Malpass.
« Nous nous engageons à participer aussi à la fourniture d’eau et de services d’assainissement, afin de permettre au secteur de l’eau de fonctionner sur la base de politiques saines et de règlement’’, avec l’ambition de « mettre à disposition de l’eau potable et des services d’assainissement se chiffrant à 150 milliards de dollars », l’Afrique devant avoir besoin de « 20 millions de dollars », a poursuivi le président du groupe de la Banque mondiale.

« Impulser des réformes pour changer les mentalités »

« Cela demande aussi des plans de mise en place de projets environnementaux avec la participation du secteur privé », note M. Malpass, selon qui « il faut un courage politique accru pour fournir de l’eau et mieux la gérer ».
Dans cette perspective, il a souligné la nécessité « d’impulser des réformes pour changer les mentalités afin de mieux gérer les ressources en eau et assurer une meilleure distribution, réduire les pertes pour absorber les chocs hydriques et une meilleure planification de nos villes pour un approvisionnement en eau ».
L’économie circulaire peut dans le même temps offrir des bénéfices à travers la réutilisation des eaux usées aux fins d’irrigation en aménageant les zones humides pour atténuer les orages, a-t-il soutenu.
A ce sujet, la Banque mondiale travaille avec le gouvernement du Sénégal sur un programme multisectoriel relatif à la sécurité de l’eau, lequel pourrait servir de modèle à d’autres pays dans la région, selon son président.
« Notre avenir dépend de l’eau. Il nous faut alors un leadership fort et des partenariats aidants », d’autant que le monde « connaît des défis importants » liés par exemple à l’accroissement de la population se traduisant par des besoins accrus en eau et des tensions exacerbées par les changements climatiques en Afrique.
A cela s’ajoutent l’inflation et les taux d’intérêts élevés, qui « rendent les pauvres plus pauvres et renforcent l’inégalité », fait observer le président de la Banque mondiale.
« Seuls 80% des Africains ont droit à l’eau potable, 10% des potentiels hydro électriques sont utilisés. En plus de cela, 3 milliards 500 millions n’ont pas accès à l’assainissement », sans compter que « la mauvaise qualité de l’eau est responsable de maladies en Afrique, causant des répercussions sur la vie des jeunes filles », a conclu le président de la Banque mondiale.
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