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OM-Milan 1991 – L’arbitre se souvient : «Je ne savais pas si le résultat serait entériné»

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Bo Karlsson arbitra le quart de finale retour de la Coupe des clubs champions européens 1990-1991, OM – AC Milan (3-0 par forfait). Aujourd’hui membre de la commission des arbitres de l’UEFA, ce Suédois affable de 66 ans revient sur l’épilogue chaotique de ce match, interrompu par la panne temporaire d’un projecteur du stade vélodrome à la 91e minute. Doubles champions d’Europe en titre, les Milanais, menés 0-1 après avoir concédé le nul à domicile (1-1) à l’aller, étaient sur le point d’être éliminés. Ils tentèrent alors un coup de bluff. Malgré les injonctions de l’arbitre, ils refusèrent de revenir sur le terrain en arguant de mauvaise foi que la visibilité était insuffisante.

« Quel souvenir gardez-vous de cette soirée ?
Ça reste un match spécial que je ne suis pas près d’oublier, naturellement. Je n’avais jamais été confronté à une équipe qui refuse de reprendre un match. Ce soir-là, tout le monde a été surpris par la réaction des Milanais.
Une panne d’éclairage, c’était la hantise pour un arbitre ?
Aujourd’hui en Ligue des champions, c’est très cadré : il y a une réunion technique le matin des matches. A l’époque, il n’y en avait pas. Mais, à titre personnel, avant tous les matches que j’arbitrais, je faisais une reconnaissance des installations du stade. Une chose que j’avais apprise en Suède quand j’ai débuté comme arbitre-assistant, afin de parer à tout incident technique éventuel. Ce jour-là, c’était la première fois que j’arbitrais à Marseille. J’avais demandé à Louis Vassallucci (intendant de l’OM) combien de minutes étaient nécessaires pour redémarrer un projecteur en cas de défaillance. Je savais donc que ça prendrait huit minutes pour que l’éclairage revienne. C’est effectivement le temps que ça a pris.

 

Les Milanais, ici Franco Baresi et Marco Simone, en plein bluff. (B. Fablet - L'Equipe)

Les Milanais, ici Franco Baresi et Marco Simone, en plein bluff. (B. Fablet – L’Equipe)

«Je me souviens des premiers mots à mes assistants :  »C’était peut-être mon dernier match. » »

Qui a décidé de reprendre le match ?
La décision était laissée à la discrétion de l’arbitre. J’en ai discuté avec le délégué de l’UEFA Senes Erzik. Comme le pylône défaillant avait retrouvé la moitié de son intensité, j’ai estimé qu’avec trois projecteurs et demi, la visibilité était suffisante pour les trois minutes qui restaient. J’ai traversé le terrain et posé le ballon à l’angle des six mètres milanais (le jeu avait été interrompu après un tir non cadré de Chris Waddle). Mais les Milanais n’ont pas bougé et sont restés devant  l’entrée du tunnel menant aux vestiaires. J’ai alors sifflé la reprise du match. Comme il n’y avait aucun joueur milanais pour effectuer la remise en jeu, j’ai donné le coup de sifflet final.
Quel était votre sentiment à ce moment-là ? L’AC Milan était alors le club le plus puissant d’Europe…
Honnêtement, je ne savais pas ce qui allait arriver ensuite, si le résultat serait entériné ou non. Je me souviens des premiers mots à mes assistants :  »C’était peut-être mon dernier match. » Finalement, quelques semaines plus tard, l’UEFA m’avait désigné pour arbitrer la finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe (Manchester United-Barcelone, 2-1). C’est que je ne devais pas avoir trop mal géré la situation. »

 

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