Le régime militaire issu d’un coup d’Etat au Niger a ordonné à la coordonnatrice de l’ONU au Niger, Louise Aubin, de quitter le pays sous 72 heures, dans un communiqué daté de mardi et transmis à l’AFP mercredi.
Cette décision intervient alors que la France a commencé ces derniers jours à retirer ses quelque 1.400 soldats du Niger, après avoir fait rentrer à Paris son ambassadeur à Niamey, deux décisions prises à la demande du régime militaire au pouvoir depuis fin juillet.
« Le gouvernement décide d’ordonner à l’ambassadeur, coordonnateur résident du système des Nations unies, son excellence madame Louise Aubin de prendre toutes les dispositions utiles pour quitter Niamey sous soixante-douze heures », a écrit le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué.
Il motive sa décision par des « entraves » mises selon lui par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « en vue de contrarier la participation pleine et entière du Niger » à la 78ème Assemblée générale de l’organisation qui a eu lieu en septembre à New York. Le régime militaire avait déjà dénoncé des « agissements perfides » de M. Guterres pour, selon lui, entraver la participation du représentant du Niger à cet évènement et « saper tout effort de sortie de crise ».
Les généraux nigériens au pouvoir avaient envoyé à New York leur nouveau ministre des Affaires Etrangères, Bakary Yaou Sangaré, qui était avant le coup d’Etat du 26 juillet le représentant du pays à l’ONU.
Ils avaient dénoncé le refus de M. Guterres de « prendre acte » de la liste officielle des délégués du Niger. M. Sangaré n’avait pas pris la parole lors de l’assemblée générale.