Le ministre nigérien chargé de la Défense nationale, le Général Salifou Mody a effectué le lundi 06 novembre 2023, une visite de travail de 24 heures à Lomé au Togo. Il a été reçu en audience par le président Faure Gnassingbé au Palais de la République.
Le haut gradé a remercié le numéro 1 togolais pour son sens de l’écoute et son approche pacifique dans la gestion des crises. Il a ensuite sollicité son implication active dans les négociations entre Niamey et la communauté internationale.
« Nous avons demandé au président de la République du Togo d’être un médiateur… »
En clair, le Niger, souhaite que Faure Gnassingbé soit le médiateur dans les négociations avec ses différents partenaires internationaux. « Nous avons demandé au président de la République du Togo d’être un médiateur, de faciliter ce dialogue avec nos divers partenaires », a déclaré Salifou Mody, qui rappelle que son pays n’a « jamais fermé la porte à ses « amis ». « Le Niger reste ouvert, même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions plus parler avec eux », a assuré le haut gradé.
Le Niger espère un autre coup d’éclat diplomatique de Faure Gnassingbé
Cette demande formulée par les autorités nigériennes intervient après les succès diplomatiques remportés par l’actuel président du Togo dans la sous-région. On se rappelle encore de l’efficacité de la médiation togolaise dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali. Conduite par le président Faure Gnassingbé, en étroite collaboration avec son ministre des Affaires étrangères Robert Dussey, cette médiation avait permis de libérer ces soldats retenus dans les geôles de Bamako.
En impliquant le numéro 1 togolais dans la résolution de cette crise nigérienne, Niamey attend certainement un autre coup d’éclat diplomatique de Faure Gnassingbé.
Niamey dans une situation inconfortable
Il serait inutile de rappeler que le Niger est dans une situation très inconfortable en ce moment, surtout après les sanctions économiques imposées par l’Uemoa et la Cedeao.
Actuellement, Niamey ne peut pas disposer de ses avoirs à la BCEAO. Ils ont été gelés du fait des mesures de rétorsions prises par les institutions sous-régionales. Si le Togo arrivait à lever ou alléger ces sanctions, ce serait déjà un soulagement pour les nouvelles autorités militaires du Niger, qui refusent toujours de rétablir l’ordre constitutionnel. Elles entendent installer une période de transition à la tête du pays. Mais pour l’instant, c’est le dialogue de sourds avec la Cedeao.
Le Togo et les USA garants du retrait des troupes françaises du Niger
Les autres partenaires de l’institution sous-régionale comme la France soutiennent cette ligne dure des dirigeants ouest-africains. Ce qui a détérioré un peu plus les relations entre Paris et Niamey. La junte avait précédemment exigé le retrait des troupes françaises du Niger . Elle compte d’ailleurs sur les Etats-Unis et le Togo pour être ses garants dans l’exécution de cet accord de retrait des soldats français.
« Dans cet accord, nous avons exigé qu’un certain nombre de pays soient garants. Nous avons demandé à ce que les Etats-Unis, qui disposent de personnels militaires sur notre territoire puissent servir de garant. Puis nous avons surtout exigé que le Togo, notre pays frère, pour toute la contribution que ce pays ne cesse de nous apporter, soit notre garant dans cet accord » a déclaré le général Salifou Mody lors de sa visite le lundi dernier à Lomé.
« Aider le Niger selon le président Faure, c’est aider la Cedeao »
Le Togo a répondu favorablement à ces différentes demandes du Niger. « Dans la situation particulière de votre pays, le Togo comprend et veut vous aider pour qu’enfin, il y ait la paix, l’harmonie et la stabilité…Aider le Niger selon le président Faure, c’est aider la Cedeao, et c’est aider la région, sinon, c’est toute la région qui va s’ébranler », a déclaré le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, lors du point de presse conjointement animé avec Salifou Mody.
Les deux pays, ont décidé de créer un groupe de soutien à la transition au Niger sous l’égide de l’Alliance Politique Africaine, un cadre informel de coopération qui a pour but de fédérer les pays partageant les idéaux du panafricanisme.