MONDE-FOOTBALL-PERSPECTIVES / L’Arabie Saoudite en train d’impulse un « changement de paradigme » du football mondial (Augustin Senghor)
L’Arabie Saoudite est en train d’impulser « un changement de paradigme » du football au niveau mondial, en le faisant transiter de son centre de gravité, l’Europe, vers d’autres continents que sont l’Asie et l’Amérique, a analysé le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor.
« Plus qu’un épiphénomène, nous sommes en train d’assister à une transition quelque part, avec le centre de gravité du football qui se déplace vers un autre continent ou se partage entre l’Europe et l’Asie », a-t-il réagi sur la nouvelle attraction représentée par le championnat saoudien.
Il a fait cette analyse dans un entretien qu’il a accordé au président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), Abdoulaye Thiam, qui dirige en même temps la section Afrique de l’AIPS, l’Association internationale de la presse sportive.
« Ce qui est clair aujourd’hui est que le championnat d’Arabie Saoudite de football sera l’un des plus suivis et relevés au monde, la saison prochaine. Car, il n’y a pas que des joueurs proches de la retraite qui sont allés là-bas, mais de jeunes joueurs et des Européens qui vont y jouer », a-t-il dit.
Il a cité le milieu de terrain serbe Sergej Milinković-Savić (Al-Hilal), le Croate Marcelo Brozović à Al-Nassr, aux côtés de l’attaquant portugais Cristiano Ronaldo, des internationaux sénégalais Kalidou Koulibaly (AL-Hilal FC) et Edouard Mendy (Al-Ahli Saudi).
Augustin Senghor a aussi fait allusion aux Français Karim Benzema et Ngolo Kanté (Al-Ittihad Club) et à d’autres joueurs annoncés du côté du championnat saoudien, comme le milieu de terrain de Liverpool (élite anglaise), Fabinho.
« La prochaine Coupe du monde des clubs peut être gagnée par une équipe asiatique, notamment saoudienne. Il ne faudra pas s’ébahir de cela. Quand nos joueurs à l’époque allaient jouer de manière isolée en Asie, ils étaient oubliés », a relevé le président de la Fédération sénégalaise de foot.
Selon lui, « il n’y a pas donc de raison de s’étonner en voyant toutes ces grosses pointures qui désertent les championnats européens pour aller jouer en Asie ».
Senghor estime que la raison en est simple et tient au fait que « beaucoup de pays d’Asie qui venaient acheter des clubs en Europe ou y investir, se sont dit : autant garder nos fonds et attirer de grands joueurs pour qu’ils jouent dans nos clubs, leur payer beaucoup d’argent pour que notre championnat soit fort ».
« Il ne faut pas se limiter au phénomène saoudien, car il y a eu le Qatar et la Chine où des joueurs sont allés jouer en quittant l’Europe », a fait observer le dirigeant sénégalais, donnant également en exemple le championnat américain qui attire beaucoup de stars depuis quelques, dont Messi, qui vient de s’engager en faveur de l’Inter Miami CF.
« Il y a une sorte de changement de paradigme », lié au fait que jusque-là, l’Europe « a été l’épicentre du football, c’était le noyau et le cœur de ce sport. Sans l’Europe n’y avait pas de football », a analysé Augustin Senghor.