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Macky, Cheikh Niass, Atépa : l’incohérent, l’immature et l’« escroc »

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Il se passe souvent au palais des scènes dignes d’un scénario à la Hollywood. En vérité, même les meilleurs scénaristes du plus grand studio de cinéma au monde ont du mal à imaginer certains retournements de situation. A défaut de le prévoir, on peut au moins espérer un film pour retracer ce moment. Autour de la table, un président qui perd le sens  de la réalité et un jeune patron de presse impulsif et immature pour engager un dialogue grâce à la médiation initiée par un homme d’affaires, pardon, un ‘’escroc’’.

 
Qui pouvait imaginer un  instant que le président Macky Sall parlerait à Pierre Goudiaby Atépa pour le reste de son mandat, à plus forte raison accepter une médiation de sa part. Dans une poussée de colère démesurée, Macky Sall a qualifié Atépa d’« escroc ». « Il n’y a pas de cadres casamançais. C’est une seule personne qui écrit et signe pour dire Cadre casamançais. Il faut respecter les gens », disait-il, promettant de ne pas répondre.
 
Juste avant la perte du pouvoir et même après, Abdoulaye Wade a fait des sorties qui ont surpris plus d’un. Mais puisqu’il était un vieux de plus de 80 ans, beaucoup de ses propos ont été mis sur le compte de la sénilité. C’est un vieux à qui il peut arriver un trou de mémoire, un instant de délire, pensait-on. Mais aujourd’hui, il y a lieu de s’interroger sur les causes de ce comportement à la lumière de l’attitude de Macky Sall.
 
Cette posture est-elle le résultat de la peur d’une perte du pouvoir avec tous les privilèges qui s’en vont avec ? A moins de 60 ans, Macky Sall n’a rien d’un vieux, et pourtant, ses actes sont incohérents. Après avoir usé et abusé de la force, menacé à tout va, vilipender les uns et les autres, forcer le passage et finir par une organisation chaotique du processus électoral, le voilà qui reporte la présidentielle du 25 février 2024, en toute illégalité, prolongeant ainsi mandat de fait, pour enfin se poser en homme de paix. Belle fin de l’histoire !
 
La revanche de Pierre Goudiaby Atépa
 
Pourtant la réalité est que Macky Sall a manqué de sérénité pour en arriver là. Il a manqué de cohérence en acceptant la médiation d’un « escroc », trois mois après l’avoir vilipendé en public. La raison est simple : il est dos au mur et toutes les solutions de sortie de crise sont bonnes, même celles d’un ‘’escroc’’. Pour Atépa, c’est sans doute la meilleure des réponses, la meilleure revanche tout simplement.  
 
Quant à Cheikh Niass, fils de Sidy Lamine Niass, PDG du groupe Wal Fadjri, il a tout d’un enfant gâté, et rien d’un patron. Les journalistes et autres organisations de la profession pourront se consoler du fait qu’ils ont mené un combat de principe et pas celui d’un homme. Et c’est ce qui justifie d’ailleurs que le plan d’action de la Coordination des Associations de Presse (Cap) soit maintenu, en dépit du retour du signal de Walf Tv. Sinon, ils auraient du mal à lui pardonner son attitude.
 
Pendant que les gens se mobilisaient et se faisaient gazer devant les locaux de Walf, lui préparait déjà une audience avec Macky Sall. Certes, pas besoin de se précipiter dans la communication, mais il pouvait au moins, par courtoisie, informer ceux qui dirigent la Coordination des associations de presse. Mais même ses propres collaborateurs, notamment les plus proches, n’ont apparemment pas été mis au courant. C’est sur le plateau de Walf Tv que Moustapha Diop, le directeur de la télévision, demande à Cheikh Niass d’expliquer au public ce qui s’était passé.
 
« Subitement, nous avons entendu que le signal serait de retour à 20h. C’est comme ça que nous l’avons appris. Vous qui êtes à la tête du groupe, est-ce que vous pouvez nous éclairer sur ce qui a été fait pour le retour du signal », lance Moustapha Diop à l’intention de Cheikh Niass. Une question qui en dit long sur son niveau d’information sur l’audience au palais entre le président et le patron de Walf. Pourtant, Cheikh Niass assure qu’il n’a pas voulu se rendre au palais sans une délégation de Walf. Allez savoir qui la compose !
 
Sauver le soldat Cheikh Niass
 
Cependant, le plus difficile dans cette affaire, c’est de voir Cheikh Niass manquer de retenue au point de se féliciter du fait que la première dame a fait irruption à la réunion pour demander après Cheikh Niass. Lui le PDG de Walf semble aux anges, simplement parce que Marième Faye Sall a prononcé son nom.
 
Et comme si cela ne suffisait pas, Cheikh Niass remercie le chef de l’Etat pour avoir rétabli le signal, oubliant totalement tous ceux qui s’étaient mobilisés pour Walf. C’est finalement Oustaz Assane Diouf, qui visiblement prend plus de recul,  qui a remercié d’abord les Sénégalais à l’entame de ses propos.
 
Pour en revenir à Cheikh Niass, en quelques jours, il a commencé à couper en direct sa carte nationale d’identité, affirmant avoir renoncé à sa nationalité. Il avait promis d’écrire au procureur pour devenir un apatride, ce qu’il n’a visiblement pas fait. Il avait donné un ultimatum de 48 heures à Macky Sall pour le déloger du palais pour ensuite aller en catimini à la présidence, non pas pour déloger Macky, mais négocier avec lui. Il donne même l’occasion à l’avocat du monstre, Moussa Bocar Thiam, de parler de mansuétude dans son communiqué.
 
Maintenant que tout est bien qui finit bien avec le retour de la licence de Walf, il est temps pour les bonnes volontés, qu’ils soient amis de Sidy Lamine Niass, anciens de Walf ou autres de rappeler à Niass fils ce que doit être sa place et son comportement avant qu’il ne soit trop tard. À moins d’une semaine, ce jeune homme s’est montré tour à tour, arrogant, impulsif, indécent et immature. En voilà une bonne manière de se mettre à dos tout le soutien de Walf, alors que le monstre est plus que jamais en forme.
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