Le musée Théodore Monod d’Art africain a accueilli un débat sur ”Penser l’islam depuis l’Afrique au prisme du patrimoine” à l’initiative de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), en partenariat avec l’Institut français.
Les discussions ont réuni, mardi, des chercheurs, théologiens et des passionnés d’histoire.
Mame Marame Seck, chercheur à l’IFAN, a mis en lumière des points essentiels sur la dynamique de l’islam dans le contexte sénégalais.
Il a par ailleurs abordé la manière dont ‘’l’islam soufi sénégalais a su s’adapter à l’évolution de la société moderne, tout en conservant certaines innovations comme le Gamou et le Magal’’, devenus des moments forts de rencontres et de ressourcement spirituel.
L’islamologue Seydi Diamil Niane, pour sa part, a centré sa réflexion sur l’approche du dialogue interreligieux et les différences théologiques entre l’islam et le christianisme.
Il a également souligné la pertinence du débat entre les érudits islamiques et les questions modernes liées à la science et à la religion qui illustrent les tensions entre les interprétations traditionnelles du Coran et les progrès scientifiques.
M. Niane a mis l’accent sur l’importance de la tradition manuscrite dans la formation de l’histoire intellectuelle islamique, invitant à ”des recherches plus approfondies pour révéler des perspectives nuancées sur la pensée islamique africaine”.
La sociologue Maïmouna Eliane Thior a, quant à elle, soulevé d’importantes questions sur le rôle des femmes dans la société islamique et sénégalaise, tout en abordant les défis liés à leur sous-représentation dans les sphères de pouvoir.
Elle a également évoqué la tension entre la culture islamique et les pratiques traditionnelles sénégalaises, tout en analysant l’impact de la migration et de la civilisation occidentale sur la prise de conscience des droits et libertés des femmes sénégalaises.
Ibrahima Faye, chercheur à l’IFAN et spécialiste de la littérature orale, a mis en lumière l’importance du patrimoine culturel immatériel notamment dans la construction de l’imaginaire collectif.
Il a évoqué des productions littéraires telles que le ‘’Wolofal’’ et les chants religieux, qui ont joué un rôle clé dans la diffusion des valeurs islamiques au Sénégal.
M. Faye a proposé une réflexion sur l’évolution de l’islam à travers son patrimoine immatériel, en se concentrant sur la lecture de l’islam via le patrimoine immatériel, le processus de transmission de la mémoire religieuse, et les propositions pour mieux comprendre et interpréter les valeurs de l’islam dans le monde contemporain.