Le Hezbollah a lancé deux drones suicides sur Israël dans la matinée du 13 mai. Un dirigeant du parti chiite, Mohammed Raad, affirme que l’État hébreu est tenu en échec et que l’opération à Rafah ne changera rien au sort de Benjamin Netanyahou.
Après plus de sept mois d’affrontements, le Hezbollah et l’armée israélienne continuent leurs opérations. Le parti chiite a revendiqué le ciblage de positions israéliennes et de moyens de renseignements, tout en affirmant que l’État hébreu était mis en échec.
En effet, selon le site du mouvement pro-iranien Al-Manar, le Hezbollah a revendiqué le 12 mai plusieurs attaques dont des tirs sur «les équipements de renseignement du site d’Al-Malikiyah», sur «un déploiement de soldats ennemis israéliens» proche du site de Zabdin et également sur «un véhicule militaire transportant du matériel de renseignement» non loin de la caserne de Honin. Selon le média israélien I24, «deux drones suicides ont explosé à proximité de la localité de Beit Hillel en Haute Galilée» dans la matinée du 13 mai.
Le Hezbollah salue les manifestations en Occident Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammed Raad, dont l’un des fils est mort lors d’un bombardement israélien en novembre dernier, a prononcé un discours ce 13 mai dans lequel il a revendiqué le fait que le mouvement chiite avait menacé directement «l’existence d’Israël». «Nous constatons que l’Israélien a échoué dans son objectif.
Il est sur le point de se soumettre et de revenir à la solution politique qui lui a été proposée et approuvée par le Hamas et contre laquelle Netanyahou s’est rebellé», a-t-il développé. Le dirigeant du Hezbollah a également affirmé que le sort du Premier ministre israélien serait le même qu’il entre ou non à Rafah.
Mohammed Raad a tenu à saluer la jeunesse occidentale qui exprime dans les universités «sa condamnation du génocide et de la brutalité sioniste, son soutien à la Palestine libre et à la lutte du peuple palestinien». Depuis plusieurs semaines, des étudiants pro-palestiniens ont en effet bloqué des universités américaines puis européennes.
«L’été pourrait être tendu» Sur le terrain, les derniers jours ont été particulièrement violents entre les deux ennemis frontaliers. Le 10 mai, des frappes israéliennes sur des localités du sud-Liban ont fait cinq victimes, dont deux combattants du Hezbollah et un civil, a indiqué L’Orient-Le Jour. En représailles, la même journée, le parti chiite a tiré une série de roquettes, provoquant d’importants incendies et de nombreux dégâts dans la ville limitrophe de Kiryat Shmona. Depuis le 8 octobre, le Hezbollah et l’armée israélienne s’affrontent quasi-quotidiennement.
Alors que les deux ennemis se cantonnaient à des frappes ne dépassant pas cinq kilomètres au delà de la frontière, Tsahal a frappé plusieurs localités en profondeur du territoire libanais dont Baalbeck et la province de la Békaa. La continuation des combats frontaliers met en échec les pressions occidentales pour tenter de pacifier la zone.
En effet, l’objectif du récent voyage du chef de la diplomatie française au Liban était d’obtenir, conjointement avec les États-Unis, un retrait des forces du Hezbollah de la frontière avec Israël. Le 29 avril, au lendemain de la visite de Stéphane Séjourné au pays du Cèdre, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a estimé que «toute tentative étrangère» concernant le Liban visait uniquement à «soulager le gouvernement» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, afin «qu’il concentre tous ses efforts sur Gaza».
De son côté, Israël menace toujours le Hezbollah d’une intervention terrestre si le parti chiite ne se retire pas de la frontière. En effet, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré le 8 mai que «l’été pourrait être tendu» avec le Hezbollah, en laissant planer la possibilité d’une intervention terrestre au sud-Liban, rapporte le média I24.
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole ce 13 mai.