Les députés ougandais ont adopté mardi, un projet de loi anti-LGBTQ+ controversé, qui rendrait les actes homosexuels passibles de la peine de mort, suscitant une vive condamnation de la part des défenseurs des droits de l’homme.
La quasi-totalité des 389 législateurs ont voté mardi en fin de journée en faveur du projet de loi anti-homosexualité, qui prévoit des peines d’emprisonnement à vie ou à perpétuité pour les relations sexuelles entre homosexuels et pour le « recrutement, la promotion et le financement » d' »activités » homosexuelles. «Une personne qui commet le délit d’homosexualité aggravée est passible, sur condamnation, de la peine de mort», peut-on lire dans le projet de loi présenté par Robina Rwakoojo, la présidente des affaires juridiques et parlementaires.
Seuls deux députés du parti au pouvoir, Fox Odoi-Oywelowo et Paul Kwizera Bucyana, se sont opposés à la nouvelle législation. « Le projet de loi est mal conçu, il contient des dispositions inconstitutionnelles, annule les progrès réalisés dans la lutte contre la violence fondée sur le genre et criminalise des individus au lieu d’un comportement qui contrevient à toutes les normes juridiques connues », a déclaré M. Odoi-Oywelowo. « Le projet de loi n’apporte aucune valeur ajoutée au livre des lois et au cadre législatif disponible », a-t-il ajouté.
Une version antérieure du projet de loi a suscité de nombreuses critiques internationales et a ensuite été annulée par la Cour constitutionnelle de l’Ouganda pour des raisons de procédure. Le projet de loi va maintenant être soumis au président Yoweri Museveni, qui peut y opposer son veto ou le promulguer. Dans un récent discours, il a semblé exprimer son soutien au projet de loi.
L’un des députés présents dans l’hémicycle, John Musila, portait un T-shirt sur lequel on pouvait lire : « Say No To Homosexual, Homosexual, and Homosexual » : « Dites non à l’homosexualité, au lesbianisme, au gay ».