« Bonjour Monsieur. Je vous en prie, installez-vous. Alors… comment allez-vous depuis la dernière fois ? »
Et si, dans quelques années, cette phrase anodine n’était plus prononcée par un psychiatre en chair et en os mais par une IA, une Intelligence artificielle ? Avec la résurgence récente de la psychiatrie dans le débat public, notamment en raison de la crise sanitaire, l’idée de proposer des systèmes de suivi de la santé mentale intégrant des IAs a ressurgi.
Elle est, soyons honnête, loin d’être nouvelle puisqu’on trouve la première trace d’un chatbot (programme de dialogue) dédié à la psychiatrie, nommé Eliza, dès 1966. Ces dernières décennies, les avancées en Intelligence artificielle ont permis la montée en puissance des chatbots, « robots thérapeutes » ou autres systèmes de détection de l’état de santé à travers la voix.
Il existe aujourd’hui plus d’une vingtaine de robots-thérapeutes validés par des études scientifiques en psychiatrie. Plusieurs de ces travaux avancent que les patients pourraient développer de véritables relations thérapeutiques avec ces technologies, voire que certains d’entre eux se sentiraient même plus à l’aise avec un chatbot qu’avec un psychiatre humain.
Les ambitions sont donc grandes… D’autant que, contrairement à leurs homologues humains, ces « professionnels » numériques promettraient des décisions objectives, réplicables et dénuées de tout jugement — et d’être disponibles à toute heure.
Il faut cependant noter que, même si le nom de « robot-thérapeute » évoque l’image d’un robot physique, la plupart sont basés sur du texte, éventuellement des vidéos animées. En plus de cette absence de présence physique, importante pour la majorité des patients, beaucoup ne parviennent pas à reconnaître toutes les difficultés vécues par les personnes avec qui ils conversent. Comment, alors, fournir des réponses appropriées, comme l’orientation…