Le Sénégal classé dans les pays ayant connu le plus grand recul en matière de libertés civiques au monde, selon le rapport CIVICUS 2023
Le Sénégal est classé dans les pays ayant connu le plus grand recul en matière de libertés civiques au monde, selon le rapport CIVICUS Monitor 2023 publié hier, mercredi 6 décembre 2023. Le rapport de Civicus Monitor décrit en détail l’état de l’espace civique dans 198 pays et territoires. Ce, à travers des « données recueillies tout au long de l’année auprès de militants de la société civile d’un pays, d’équipes de recherche régionales, d’indices internationaux en matière de droits de l’homme et de ses propres experts ».
Dans ce rapport intitulé « Le pouvoir du peuple sous attaque 2023 » de la plateforme de recherche et d’évaluation des libertés civiques dans le monde « le respect des droits humains fléchit de façon spectaculaire sous le poids de la répression pré-électorale » au Sénégal. Et que l’espace civique du Sénégal est désormais considéré comme « réprimé ».
« Nos données montrent que le Sénégal a connu l’un des plus grands reculs en matière de libertés civiques de 2023 au monde (…) Autrefois, le Sénégal était considéré́ comme un modèle d’ouverture et de démocratie en Afrique de l’Ouest. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », a déclaré Ine Van Severen.
La restriction des réseaux sociaux occupe une place importante sur parmi les causes du déclassement du Sénégal, avec la restriction de l’accès à Tik-Tok et à l’internet mobile, la suspension de médias, l’arrestation de journalistes et la dissolution du parti Pastef. « Les informations recueillies dans le rapport montrent que les libertés de réunion, d’association et d’expression se sont fortement dégradées au Sénégal durant l’année écoulée. Les forces de sécurité ont tué des manifestants de l’opposition dans les rues et ont emprisonné des critiques, notamment des journalistes et des militants, dans le but d’étouffer toute contestation dans le cadre d’une campagne électorale tendue’, souligne le rapport.
Le Sénégal s’achemine vers une échéance électorale très polémique à cause des affaires juridiques et administratives notées depuis quelques semaines. Ine Van Severen de Civicus Monitor tire la sonnette d’alarme: « Les dirigeants et les alliés du pays doivent prendre des mesures immédiates pour que les citoyens puissent jouir des piliers de la gouvernance démocratique, notamment de manifestations pacifiques, d’une presse sans entrave et d’élections libres et justes ».