Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop déclare avoir été désigné parrain de la 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne (Suisse) prévue de jeudi à dimanche prochains.
‘’J’ai eu l’honneur de signer l’édito de la plaquette de présentation de cette 17e édition du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne’’, lequel ‘’m’a demandé d’être le parrain’’ de la manifestation, a annoncé Diop.
‘’C’est un honneur pour les critiques sénégalais, voire africains, à travers ce geste’’ des organisateurs, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Baba Diop, journaliste à la radio privée Sud FM et formateur (cinéma) à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), affirme avoir pris part à six éditions de ce festival qui fête dix-sept ans d’existence.
Le Festival cinémas d’Afrique de Lausanne a la particularité d’être un festival sans compétition, ni prix, selon Baba Diop.
‘’C’est un festival de cinéphiles où les films d’Afrique vont à la rencontre d’un autre public, hors du continent africain. Les cinémas africains participent aux cinémas du monde par le savoir-faire, l’esthétique et l’approche de ces cinéastes’’, explique-t-il.
‘’Avant l’entrée en automne, faire de Lausanne une ville ensoleillée d’images venues d’Afrique est gage d’amour, d’ouverture d’esprit, de sensibilité et de partage’’, écrit-il dans un éditorial publié sur le site du festival.
Diop ajoute : ‘’Le cinéma n’appartient ni à un pays ni à un continent, il est patrimoine de l’humanité en ce qu’il nous donne comme réflexion ; en ce qu’il nous fait parvenir le souffle créateur des faiseurs d’images et de par l’invite au voyage immobile face à l’écran géant.’’
Soixante-huit films venant de 29 pays, dont quatre films sénégalais, ont été sélectionnés pour l’édition 2023 du Festival cinémas d’Afrique de Lausanne.
‘’L’argent, la liberté, une histoire de francs CFA’’ de Katy Léna Ndiaye fait partie des films sénégalais en lice, de même que ‘’Saloum’’ de Jean-Luc Herbulot, ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa et ‘’Le Mouton de Sada’’ de Pape Bounama Lopy.
S’y ajoutent ‘’Boussa’’ d’Azedine Kasri (Algérie), ‘’L’envoyée de Dieu’’ d’Amina Abdoulaye Mamani (Niger) et ‘’Le spectre de Boko Haram’’ de Cyrielle Raingou (Cameroun).
Le Nigeria est représenté par ‘’Mami Wata’’ de Fiery Obasi, l’Angola par ‘’Our Lady of the Chinese Shop’’ d’Ery Claver, et l’Egypte par ‘’Big Little Women’’ de Nadia Fares.
Le Kenya est aussi présent à travers ‘’Shimoni’’ d’Angela Wanjiku Wamai.
Créativité et originalité du cinéma cap-verdien
Le Festival cinémas africains de Lausanne, avec le partenariat du FESPACO, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, propose une innovation dénommée ‘’Réalité virtuelle 360’’, par laquelle des films ‘’sont réalisés dans un nouveau langage technologique, fascinant et immersif’’.
Cette année, il fait un gros plan sur le cinéma cap-verdien pour témoigner de son originalité et de sa créativité.
‘’Connu mondialement pour ses musiciens, le Cap-Vert est également riche en cinéastes dont les productions connaissent un essor important. À l’image du pays, la cinématographie cap-verdienne est très éclectique et propose aussi bien des fictions que des documentaires ou des films expérimentaux. Les films présentés […] témoignent de cette créativité et de cette originalité’’, soulignent les organisateurs dans un communiqué.
Ils proposent par ailleurs une rétrospective consacrée au travail de la productrice tunisienne Dora Bouchoucha, ‘’figure majeure du cinéma tant en Tunisie qu’à l’international, reconnue pour son soutien au cinéma d’auteur et son rôle dans la promotion du cinéma africain’’.
Elle animera un masterclass, samedi, une opportunité pour les participants d’en apprendre davantage sur son parcours et les défis auxquels elle a été confrontée en tant que productrice.
Des films sur l’art culinaire africain, la musique et l’art plastique figurent dans le programme du festival.