Le British Council a présenté, jeudi, quatre courts métrages à savoir ‘’Borom Baax’’, ’’Marco’’, ‘’Ñaari Tali’’ et ‘’Le repas parfait’’, réalisés par de jeunes talents créatifs, sénégalais et autres nationalités africaines qui ont suivi le programme de formation ‘’Film lab africa’’ initié au Sénégal il y a cinq mois (de novembre 2024 à mars 2025).
Ce lab qui a incubé vingt jeunes, selon la directrice pays du British Council Sénégal, Morgane Quemener, s’inscrit dans l’engagement d’accompagner le programme de soutien à l’économie créative qui place les talents au cœur. Elle précise que ce programme cherche aussi ‘’à soutenir le développement des secteurs comme facteur de croissance inclusive et de nouveaux et divers récits’’.
‘’Ce programme complet de six mois constitue un véritable tremplin professionnel en apportant une formation et un programme de mentorat complet dans différents domaines : développement artistique, compétences techniques, mise en œuvre pratique, connaissance entrepreneuriale et renforcement des réseaux professionnels’’, a-t-elle expliqué.
Elle a salué l’engagement collectif de la conception à la restitution des professionnels du cinéma sénégalais dans le ‘’Film lab africa’’ ‘’exigeant’’ initié pour la première fois au Nigéria en 2023 et adapté au Sénégal en 2024.
Du côté des bénéficiaires qui pour la plupart font leur entrée dans le milieu du cinéma, le ‘’Film lab africa’’ a été une ‘’opportunité’’ de raconter des histoires, d’’’explorer’’ de nouvelles techniques, ‘’d’apprendre en faisant’’ et de se responsabiliser, entre autres.
Films audacieux et créatifs
Le court métrage ‘’Borom Baax’’, un film de science-fiction audacieux est né d’une idée développée par le réalisateur et scénariste Georges Diodji Ndour lors du confinement pendant la pandémie du Covid-19 alors qu’il se trouvait au Maroc étudiant à Ecole supérieur des arts visuels de Marrakech.
Son film en huis clos raconte l’horreur à travers l’histoire de Papis, un pompiste de 35 ans solitaire qui appelle dans sa chambre un génie capable d’exaucer tous les désirs sans savoir que par ce geste, il fait appel au mal dans chez lui.
‘’L’un des messages qu’on peut tirer du Covid-19, c’est la patience, Ce film est un appel à la patience surtout chez notre jeunesse qui a du mal à patienter’’, dit-il.
Le court métrage ’’Marco’’ de la réalisatrice Ciré Ndiaye et le Togolais Armand Sossou au scénario explore l’art comme une thérapie à travers histoire de Marco, un technicien de surface discret mais passionné de bandes dessinés qui arrive à travers son art à faire communiquer Anita, 6 ans jadis murée dans un silence.
‘’C’est un film très intimiste’’, lance Ciré Ndiaye. ‘’Faire un film n’est pas facile surtout lorsqu’on s’enferme dans une chambre. C’est une proposition de thérapie… artistique’’, dit à son tour Armand Sossou.
Quant au troisième film produit par le programme ‘’Film lab africa’’ et réalisé par le Nigérian Ismaël Mahamadou Laouali et Jean-Jacques Pascal Assoumou (scénario) ‘’Ñaari Tali’’, très comique et dramatique pose le problème communication entre deux sœurs Khoudia 40 ans et Nabi vingt ans moins qui au détours d’un trajet de taxi arrive à lever cette énigme grâce à une conversation avec ce chauffeur Amadou.
Le dernier film de cette quatuor de jeunes talents, ‘’Le repas parfait’’ audacieux dans sa création artistique met en exergue ‘’la dépendance affective, obsession, explore les émotions personnelles, la dépression et l’anxiété’’ à travers l’histoire de Natacha, 30 ans mannequin libre et passionnée larguée par son mari, chef cuisinier discret et casanier.
Il a été réalisé par un duo de femmes Penda Seck (réalisation) et Awa Mané (scénario) où chacune avait une idée différente de faire ce film. ‘’En regardant tout de suite le scénario, je n’ai vu pas du tout de l’amour, ni un diner, mais un drame psychologique. Une réalisation qui ne donne pas du tout l’image de l’écriture’’, dit-elle.
‘’J’ai voulu plonger dans cette douleur, cette obsession que l’on ne voit pas, invisible. Ce projet m’a permise d’explorer des émotions personnelles, vécues parfois’’, fait savoir la scénariste.
La productrice Adji Sène Mbaye, l’ingénieur de son Seydou Beye ou encore la cheffe opératrice Khadidiatou Dieye, parmi les bénéficiaires ont tous salué ce programme qui a formé 16 talents, quatre scénaristes, trois réalisatrices, trois directrices de photos et quatre ingénieurs de son et deux productrice.
Piloté par British Council en collaboration avec ‘’Alarba films’’ et ‘’Tangerine production’’ et soutenu par l’ambassade du Royaume Uni au Sénégal, le ‘’Film lab africa’’ se poursuivra au Sénégal en 2025-2026, selon les initiateurs.