Dimitri Payet et Luis Alberto, parmi les trois meilleurs joueurs des cinq grands championnats européens. A la veille de s’affronter lors de la 3e journée de Ligue Europa dans un match déjà décisif pour l’OM contre la Lazio Rome, les deux milieux de terrain figurent dans le haut du gratin européen. Celui du nombre d’actions créées depuis la saison 2017/2018, selon le site Squawka.
Le numéro 10 de l’OM remporte même ce classement avec 383 actions créées en 9.165 minutes jouées (3.76 par match). Il devance le meneur de jeu de Manchester City, Kevin De Bruyne avec 366 actions chaudes en 9.147 minutes (3.6 par match) et Luis Alberto avec 364 actions en 10.957 minutes (3 par match). Tous les trois figurent devant un certain Lionel Messi.
« Faire une passe décisive plutôt que de marquer »
Rien d’étonnant pour Kevin de Bruyne, réputé pour être l’un des meilleurs joueurs de la planète. Beaucoup plus pour Dimitri Payet et Luis Alberto, loin d’être considérés comme la crème de la crème du football européen, dans des clubs de « seconde ligne » comme l’OM et la Lazio. « Je ne suis pas surpris de cette statistique parce que Luis Alberto, quand il est en bonne forme, est l’un des meilleurs milieux de Série A. Il a été capital pour la Lazio de Simone Inzaghi, et il reste très important pour l’équipe grâce à sa capacité à jouer verticalement. C’est le genre de joueur qui préfère faire une passe décisive plutôt que de marquer », avance Andrea Montolivo, correspondant à Rome pour le média espagnol Efe Deportes.
Since the start of the 2017/18 season, Dimitri Payet has created more chances than any other player in Europe's top five leagues.
You can't deny the talent. ✨ pic.twitter.com/ZdO5eTuYH5
— Squawka Football (@Squawka) October 17, 2021
Une description qui semble autant coller à l’international espagnol (1 sélection) qu’à son homologue français (38 sélections). Même si le Réunions affectionne aussi marquer, comme lorsqu’il était repositionné plus près de l’attaque depuis le début de cette saison. « Franchement, je me suis régalé en faux 9 parce que j’avais une liberté totale. Je pouvais jouer où je voulais, je n’étais pas scotché sur la défense centrale adverse, je touchais beaucoup de ballons. Bon, ça s’est quand même ressenti dans mes stats parce que je n’ai pas une seule passe décisive. Ce n’est pas normal ! », expliquait-il la semaine dernière dans une longue interview accordée à l’Equipe.
Caractère
Contre Lorient dimanche, il a eu l’occasion de se rattraper en offrant trois passes décisives dans un match totalement abouti en tant que numéro 10. « Après je me retrouve au cœur du jeu, moins devant et moins en tant que faux neuf. Donc j’ai plus été dans mon registre de passeur ce soir et tant mieux si ça a été efficace, ça nous permet de marquer », s’est il satisfait à l’issue de la rencontre.
Une renaissance pour Dimitri Payet après une dernière saison très compliquée, rythmée par des désaccords avec son entraîneur André Villas Boas et des critiques sur son poids. « J’étais moins bien, je ne sais pas, je me suis peut-être laissé aller. Il faut savoir me prendre. Je ne suis pas quelqu’un de facile, même si j’ai l’impression qu’avec le temps je m’adoucis. Mais c’est vrai que j’ai un caractère assez fort et que ça a pu se tendre à certains moments », a-t-il avancé comme explication. Ce qui ne l’a pas empêché de marquer 10 buts et de délivrer 9 passes décisives en 41 matchs.
« Il a besoin de se sentir important pour l’équipe »
Un courant alternatif qui caractérise aussi la carrière de Luis Alberto. « C’est probablement sa plus grande faiblesse, surtout au début. Il était considéré comme un des meilleurs talents en Espagne quand il était jeune, mais après il a eu besoin de temps. Et on garde toujours l’impression qu’il pourrait être encore plus décisif pour son équipe », ajoute Andrea Montolivo.
Car ces deux numéros 10 à l’ancienne, carburent à l’affect. Les débuts de Luis Alberto à la Lazio, en 2016, ont été très douloureux puisqu’il n’a joué que 10 sur toute la saison. Au point de demander à quitter le club. « C’était le moment le plus compliqué de ma carrière. J’avais perdu la tête, je n’avais même plus envie d’aller m’entraîner. Quelque chose qui n’avait jamais m’est arrivé », expliquait l’intéressé à Rivista Undici. « Il a besoin de se sentir important pour l’équipe et son entraîneur. Inzaghi a fait un travail fantastique avec lui. Après cette mauvaise première saison, il a fait de gros progrès en devenant un leader à la Lazio. C’est lui qui a permis au club de revenir en Ligue des champions l’année dernière après 13 ans d’absence », avance le spécialiste de la Lazio.