La plume est à vous : Quand l’État devient absolutiste ça va dans tous les sens (Ibrahima SECK Junior)
La formule laconique prêtée au légendaire Louis XIV (1638-1715) lorsqu’il dit : « L’État c’est moi », est loin d’être anodine. L’authenticité d’une telle déclaration venant de lui fait débat mais importe peu. Les propos illustrent, à bien des égards, l’hégémonie d’un homme qui avoue publiquement son embastillement dans les délices du pouvoir. Sans nul doute, le pouvoir est une substance nocive qui rend fou et quand il est absolu, il s’exerce dans la démesure.
Depuis un âge très lointain dans le passé, la nature humaine ne cesse de nous révéler son incapacité de réunir, sans bavure, entre ses mains le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Elle a toujours tendance à basculer dans l’ivresse donnant ainsi suite à l’anarchie intrinsèquement liée à la ploutocratie, la soif de libertés, la lutte des classes etc. A cet effet, l’Afrique est une terre très fertile pour immortaliser cette thèse défendue par Montesquieu (1689-1755) dans son célèbre ouvrage « De l’esprit des lois, 1748 » où il propose, avec beaucoup de subtilité, la division des tâches pour empêcher l’abus.
La constitution qui est maintenant source de légitimation de toutes les dérives étatiques a une histoire. Le brillant professeur Elhadji MBODJ nous apprend avec finesse et sagesse que la constitution a vu le jour dans un contexte où elle avait la noble et difficile mission de concilier : l’égalité des citoyens devant la loi, la garantie des libertés fondamentales et le respect de la souveraineté de l’État. La dichotomie de ces éléments semble poser problème au gouvernant africain qui essaie, souvent, par une porte dérobée, de s’emparer et de s’accaparer du pouvoir dans son entièreté. Ainsi, pour maquiller son forfait, il va creuser dans les bas fonds pour trouver un objet précieux ou pernicieux du nom de « ordre public » pour en faire une armée létale qu’il utilise sans morale dans le but d’avoir un droit de vie ou de mort sur ses pauvres administrés.
Dans cette logique de gestion anachronique du pouvoir politique, le climat est toujours clément quand on est aux affaires mais il faut s’attendre à un retour du bâton surtout lorsqu’on se retrouve de l’autre côté de la barrière. C’est pourquoi, les hommes politiques doivent revenir à de meilleurs sentiments en mettant en place un système crédible qui permet à tout un chacun de tirer, sans heurts, son épingle du jeu.
Ibrahima SECK Junior ;
Juriste de formation (UCAD)
Infirmier diplômé d’État (École de santé Paul Correa, MSAS) ;
Technicien Supérieur de santé option radiologie médicale (ENDSS) ;
Membre du bureau exécutif national de l’Union des Jeunesses Travaillistes Libérales ;
Citoyen Sénégalais et habitant de Touba Mbacké.