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La plume est à vous : « Patient en danger » dit- on ? (Dr. Serigne Falilou Samb)

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L’hôpital est devenu lentement mais sûrement un lieu d’insécurité et menaces de toutes sortes aussi pour les patients que les praticiens sous l’œil détaché de l’autorité qui semble avoir d’autres priorités.

Les usagers ne se sentent plus en sécurité dans nos hôpitaux.’l’hôpital est devenu un lieu d’angoisse, de lamentations de violence et d’insécurité intérieur où le patient se place en état d’alerte maximum et souvent devient très épidermique(comportement).

Cette sensation d’insécurité intérieure est un état que nous traversons parfois, ou que nous vivons quotidiennement à chaque fois que nous sommes devant la maladie ..

Les sénégalais ont une part de responsabilité dans cette situation de précarité sanitaire qui les met en danger au quotidien.on court toujours derrière les milles et une chose de la vie et on ne se s’intéresse à l’hôpital que quand on tombe malade. On ne va jamais à l’hôpital, on nous amène toujours à l’hôpital.
Cette responsabilité doit être assumée et non occultée. Il ne sert à rien de mener une politique de l’autruche. C’est pas en fermant les yeux ou à laissant pourrir la situation que l’on règle le problème.

L’activisme excessif n’est pas une solution. Cette situation nécessite une introspection profonde pour situer nos responsabilités devant la maladie, sa prévention et sa gestion.la vérité : la santé n’est pas une priorité pour nous . Moins de 1% des sénégalais( 0,02% exactement représentant les fonctionnaires privés et publics) bénéficient d’une couverture médicale et 80% de ces 1% ont une couverture imparfaite (les imputations budgétaires et certaines IPM, la CMU).

l’épargne santé des sénégalais est presque nulle . On prévoit tout sauf tomber malade. La santé est un capital qu’il faut savoir gère . On est complètement désarmé devant la maladie. Cette incapacité crée un sentiment de frustration qui souvent mène à la violence sous sa forme létale par défaut de prise en charge financière.

La santé a un prix et un coût. Le prix de la santé c’est notre vie et le confort des soins . Le coût est la garantie financière qui nous permet l’accès aux services. Il doit refléter la qualité de services désirés. La sécurité pour les patients doit être réglementé( assujéti ) par des prise en charge garanties par des institutions fortes privées comme publiques acheteuses de soins( IPM, Assurances, Mutuelles de santé…) qui jouent un rôle d’interface entre usagers et hôpitaux .

Le paiement des soins à ses propres frais( payer de sa poche) nous place tous en danger. La maladie ne prévient pas et n’attend pas les fins du mois ou des jours heureux.

La médecine moderne ne peut pas être gratuite. C est un secteur qui nécessite des investissements technologiques lourds qui coûtent très chers..

Il est aujourd’hui impératif de revoir la gouvernance sanitaire au Sénégal. Le management des services de santé est un domaine très pointu qui nécessite des personnes avertis prospectives et très stratégiques. Tout bricolage se paie cache.

On ne gère pas la santé au quotidien avec cette routine maladive ,improductive inefficace et non efficiente. La santé est devenue ( surtout après la Covid) un secteur stratégique à haut potentiel..
Elle est la première ligne de souveraineté d’un état. Une population malade ou en insécurité sanitaire ne peut pas être productive.

L’offre de soins doit être en phase avec une demande. La médecine moderne est devenue technologique et utilise beaucoup d’intelligence artificielle, une médecine 3.0 consommatrice de haute technologie qui doit garantir une efficacité, une traçabilité et qui place le malade au centre des préoccupations. Elle est devenue ambulatoire et de moins en moins hospitalière.

Le personnel médical doit être bien formé à tous les niveaux aussi bien opérationnel que stratégique et cette formation doit être continue et soutenue par la recherche.

les acquis doivent être évalués de manière permanente. Le personnel doit être à l’abri des contingences quotidiennes pour pouvoir jouer pleinement son rôle . Il est impératif de corriger les ratios pour se conformer ou aller même au-delà des directives de l’OMS( 1 médecin/ 10000 habitants, une sage-femme ou infirmier / 300 habitants) .

Au Sénégal, 1 médecin travaille pour 3 confrères, 1 sages-femmes à la place de 5 collègues et un infirmier pour 10 collègues environ. Il est net qu’il faut recruter du personnel pour combler ce gap.

Ce système doit être soutenu par des informations fiables qui permettent au niveau stratégique une bonne modélisation mathématique pour une bonne évaluation des programmes de santé et une bonne définition des stratégies.

 

Dr Serigne Falilou Samb
Administrateur de la Clinique Louis Pasteur de Rufisque

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