Interdiction + Transgression = Punition
Cette équation, Adam et Eve, l’ont l’apprise à leurs dépens si on se réfère au Chapitre 3 de la Genèse.
Installés dans un jardin planté d’arbres dont les fruits étaient leur nourriture, ils n’ont pas pu résister, sous l’influence du serpent, à la tentation de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, sous peine d’en mourir.
La sanction suprême sera leur expulsion du jardin merveilleux et leur condamnation à cultiver la terre pour assouvir leurs besoins.
Cette transgression de l’interdit nous ramène aujourd’hui dans le champ politique sénégalais où l’homme Macky Sall, après avoir goûté aux nombreux fruits (douze ans de règne sans partage), a décidé de défier le dieu (notre Charte fondamentale) qui lui interdit (article 103 de la Constitution) toute possibilité de proroger son mandat.
Cet article dit bien en son alinéa 7, dans une clause d’éternité : » la forme républicaine de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision. »
Le Président Macky Sall, en prenant le décret 2024-04 du 03 février 2024 abrogeant le décret 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral et repoussant l’élection au 15 décembre 2024, a donné un coup de frein à l’histoire dans laquelle il était entré, par effraction, en annonçant sa décision de ne pas se présenter à un troisième mandat.
Qui plus est, en s’appuyant sur l’article 31 de la Constitution qu’il convoque en faisant référence à une prétendue crise constitutionnelle, à un soupçon de corruption de juges du Conseil Constitutionnel et à une saisine par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi pour une dérogation à l’article 31 suscité, il crée un précédent grave et dangereux pour notre état de droit et notre démocratie.
On assiste, en effet, à une profanation, une de désacralisation de notre Constitution et de ses gardiens, les juges constitutionnels discrédités et déshérités de leurs prérogatives régaliennes.
La proposition de loi est passée certainement comme lettre à la poste avec l’alliance contre nature Benno-PDS, qui, naguère, étaient des ennemis jurés que la conjonction de leurs intérêts nous a valu ce complot sur le dos du peuple.
Quid de la punition ?
Le Conseil Constitutionnel qui a reçu des requêtes de candidats doit arbitrer et rejeter cette loi anticonstitutionnelle et imposer la poursuite du processus électoral et la tenue de l’élection présidentielle le 25 février 2024 pour faire respecter le calendrier républicain et empêcher au Président Macky Sall de jouir du troisième mandat dont il a toujours rêvé et que la pression populaire l’avait contraint à abandonner.
En tout état de causes, le Peuple assumera toute sa souveraineté, par la rue ou la voie des urnes, car « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever » et le Président Macky Sall et ses acolytes seront, comme Adam et Eve, expulsés du paradis, le palais présidentiel que lui avait cédé le Président Abdoulaye Wade et qu’il cédera inéluctablement à son successeur.
El Hadji Abdou dit Mara WADE
Secrétaire national chargé de la communication
du Grand Parti