Un régime élégant, lorsqu’il se précipite de faire une sortie publique, dans ces circonstances, c’est toujours pour annoncer sa défaite et appaiser le climat !
Les écarts fleuves en faveur de l’inter-coalition Yewwi-Wàllu dans les grandes agglomérations vont se répercuter sur la répartition à la proportionnelle.
Il faut verrouiller et rester très ferme avec le régime.
Chaque élection nga sàcci ba jaaxaan te du tere dañuy wër-wërlóo ak yow pour que la victoire te soit acquise.
Il n’y a nul doute que le régime a un électorat solide en milieu rural et dans les agglomérations.
Cependant, aucune élection régulière ne lui aurait assurée la majorité écrasante de 2017 encore moins une victoire au 1er tour de 2019.
Plus les citoyens s’intéresseront à la politique, plus les agissements iniques de ce régime leur apparaîtront au grand jour.
Peu importe qui gagne mais dans un pays qui se respecte, on gagne par un processus électoral régulier puis un scrutin sincère et transparent !
Le Sénégalais voudrait traiter d’égal à égal avec son alterego Français, Allemand ou Américain (les acteurs sénégalais qui en doutent intérieurement ont raté le train de l’histoire).
Cette égalité dans les relations internationales n’est possible que par la liberté politique et la protection de l’expression populaire. Tubaab bi dulako defal mukk ndax arrangéwuko.
Nous devons être unis pour cet objectif. Nos divergences viennent après. Et arrivera le tour de chacun de nous pour montrer ce qu’il sait faire.
La gouvernance politique est du ressort du peuple. Telle est la révolution sociale qui régit notre époque, pour l’essentiel (il y a encore quelques bastions de résistance dans le monde).
Refuser d’entrer dans cette ère, ou seulement faire semblant d’y être (par la caution démocratique) n’entraînera rien d’autre que la guerre ou la crise sociale permanente !
L’acceptation que le pouvoir présidentiel est désormais fortement jugulé par un pouvoir collégial parlementaire est un choc psychologique lorsqu’on est habitué à penser que l’engagement politique véritable c’est s’abriter derrière les volontés du signataire des décrets de nomination et tuteur des lois.
On pouvait d’ailleurs lire le désarroi des militants BBY à leur permanence dimanche soir ! Leur abri n’est plus aussi sûr qu’ils l’ont toujours pensé.
Néanmoins, sachez-le, la première marque d’un acteur politique dans une République démocratique doit être sa capacité à accorder la plus grande révérence aux règles fondamentales de ce régime politique. Abdoulaye Wade s’y est plié en 2012 avec la plus grande élégance dès 21h (et j’en étais agréablement ému!). Car, les tendances informent souvent de la vérité finale après décompte des votes et consignation sur les PV régulièrement établis.
Ainsi, un régime élégant, lorsqu’il se précipite de faire une sortie publique dans ces circonstances, c’est toujours pour annoncer sa défaite et appaiser le climat.
Les écoles des partis et mouvements politiques ont la responsabilité d’inculquer cela à leurs adhérents.
Aminata Touré dans un pays normal aurait été désavouée par les plus jeunes membres de sa mouvance politique. A plus forte raison, les ténors de celle-ci.
Toute personne incapable de prendre ses distances avec de tels agissements, est proprement inapte à demander une responsabilité publique dans une République. Évidemment cela n’est valable que là où on ne voit point l’engagement politique comme ascenseur social à usage individuel ou du petit groupe auquel on appartient !
Jàmm ci yéen!
Serigne Chouébou DIONE