Le vacarme était toujours aussi intense : bruits de voitures, interpellations de marchands de rue, sifflets d’agents. Tout mêlait en une symphonie urbaine à laquelle toutes personnes qui fréquentaient le centre ville étaient habituées.
Ces gens là dont on critiquait la présence en ces lieux, c’était les mendiants. On en avait une, oui notre mendiant à nous, presque devenue collègue, on se saluait tous les jours de boulot devant la boutique où elle s’asseyait, c’était son bureau à elle. La sexagénaire boiteuse par le poids de l’âge et certainement le rude froid qui sévit en ces jours, elle n’avait même pas besoin de tendre la pour se faire offrir de la monnaie à la sortie de la boutique.
Notre ballet à la boutique faisait son affaire. Hier, je suis allé tardivement à la boutique pour renforcer mon petit déjeuner qui semblait ne pas pouvoir me tenir jusqu’à l’heure de la pause. Elle se trouvait devant le comptoir de la boutique. La commande de notre mendiante:
_ 1/2 miche de pain tartiner au fromages sur un côté et 50f de beurre sur l’autre côté.
_ Y mettre 300f de tranches de sausices avec du jambon.
_ 3 coupes de fromage gruyère pour terminer avec un peu de poivre et du piment.
_ Une bouteille d’eau SEO de 100f et un tampico de 150f.
Elle récupére le tout dans un sachet et retourne s’asseoir tranquillement pendant que le boutiquer inscrit la commande dans un cahier froissé.
J’étais scotché devant le comptoir, pendant que la commande se répètait dans ma tête comme le refrain d’un chanson en vogue. J’aurai jamais imaginé qu’une mendiante pouvait s’offrir un petit déjeuner pareil pendant que moi qui lui donner à chaque fois un 50 où 100f à la sortie du boutique, je prenais pain beurre chocolat avec juste 300f ou pain thon et mayonnaise.
Imaginer ma réaction en sortant de la boutique, lorsque la dame me regarde avec des yeux « Baay tay joxagóo ma dara ».
#BaayMustafaaKayta
#VotreDirecteurSpirituel
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