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La plume est à vous : Huit ans de silence, une éternité de souffrance (Latyr Sene)

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Huit ans. Huit ans à voir le soleil se lever sans jamais sentir sa chaleur sur ma peau. Huit ans à entendre des rires lointains, alors que je ne connaissais plus que le silence et la solitude. Huit ans à crier mon innocence dans un monde qui ne voulait pas écouter.

 

Le jour où ils m’ont arrêté, ma vie s’est arrêtée avec moi. On m’a pris tout ce que j’avais sans me laisser le moindre espoir. J’ai été arraché aux miens, condamné sans preuve, jeté dans une cellule comme si je n’étais rien. On ne m’a pas écouté. On ne m’a pas cru. Mon sort était déjà scellé.

 

Les premiers mois, j’ai résisté. Je me suis dit que la vérité finirait par éclater, que ce cauchemar ne durerait pas. Mais le temps a passé, et l’injustice s’est installée comme une ombre sur mon existence. J’ai vu les jours se fondre les uns dans les autres, indifférents à ma douleur. J’ai appris à vivre dans le noir, à me taire, à pleurer en silence pour ne pas donner aux autres la satisfaction de voir mon désespoir.

 

J’ai vu des visages disparaître. Des gens qui m’avaient promis qu’ils seraient là, mais qui ont fini par m’oublier. J’ai vu l’amour s’effacer, remplacé par l’indifférence. J’ai vu ma famille souffrir sans pouvoir les consoler, sans pouvoir leur dire que je les aimais, sans pouvoir leur dire que je tenais encore debout, même si à l’intérieur, je n’étais plus qu’un fantôme.

 

Huit ans… Huit ans à mourir chaque jour un peu plus. Huit ans à me demander si je reverrai un jour le ciel autrement qu’à travers des barreaux. Huit ans à voir des hommes brisés, des âmes détruites, des rêves anéantis. Combien d’entre eux ont perdu la raison ? Combien ont abandonné l’idée même de l’espoir ?

 

Puis un jour, on est venu me dire que je pouvais partir. « Tu es innocent. » Comme si cela suffisait. Comme si ces mots pouvaient réparer ce qui avait été détruit. Mais qui me rendra ces années volées ? Qui me rendra les nuits passées à pleurer dans l’obscurité ? Qui me rendra les anniversaires oubliés, les étreintes manquées, les moments qui auraient dû être les miens ?

 

Je suis sorti, mais le monde n’était plus le même. Ou peut-être que c’est moi qui n’étais plus le même. Je suis là, libre en apparence, mais prisonnier à l’intérieur. Parce qu’on peut enfermer un homme dans une cellule, mais ce qu’il y a de pire, c’est d’enfermer son âme dans la douleur.

 

Huit ans… Et maintenant ? Comment continuer quand tout ce qui faisait de moi un homme a été piétiné par l’injustice ? Comment réapprendre à vivre, quand on a passé tant de temps à simplement survivre ? Je marche parmi les vivants, mais une partie de moi est restée là-bas, enfermée pour toujours.

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