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La Plume est à vous : Cheikh Ahmadou Bamba et la renaissance sociale. (Cheikh Ahmadou SOUR)

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Le Sénégal d’entre le XIX ème et le XXème siècle était absolument aristocratique. Du bout du Walo à la fin du Boundou traversant le Djolof, le cayor et le Baol jusqu’au Fouta, les royaumes se succèdèrent. La structuration de la société était hiérarchisé avec au sommet les souverains (Ceddo), suivi des familles royales dites nobles ensuite viennent la classe ouvrière et les sujets.

La disparité sociale était répandue de partout. Les monarques exerçaient leur pouvoir sur les classes inférieures et parfois avec arrogance. Dans cette société, le travail était vu comme marque de déshonneur d’où la classe qui lui a été dédié, restait au dessus du pyramide social. Les sujets subissaient l’arrogance des pouvoiristes Ceddo sans état d’âme. Dans ce climat social, s’est soulevé l’appel de Mbacké Cadior : La naissance de la Mouridiyah.

Cheikh Ahmadou Bamba, son précurseur né devant cette scène d’injustice sociale, dans une famille avec un père conseiller et cadi de la cour royale, n’a pas manqué de faire le constat pour apporter sa résolution dans sa mission rénovation de l’islam y compris la société. D’abord il procéda à démystifier les réalités sociales par revenir les enseignements de l’islam qui n’attribue la prééminence que sur la base de la crainte révèrencielle dont les souverains s’étaient départis.

« Sachez que la supériorité des hommes résident sur la science et le moral… Par ces deux, s’annoblisse le noble et non par une descendance d’une prestigieuse filiation» écrit Cheikh Ahmadou Bamba.
Ainsi, il restaure les mentalités d’antan et toutes les classes se valent par la suite.

Il instaure dans l’éducation des fidèles un système de renversement des fonctions. Les gens issus des classes jadis nobles, il les font travailler les métiers des classes inférieures auparavant. À Diourbel, Serigne Modou Mamoune Mbacké, fils de Mame Cheikh Anta premier homme d’affaires noir de l’AOF au temps avait sous l’ordre du Cheikh intégré le corps de la cordonnerie. D’autres gens, originaire des classes inférieures occupaient des tâches antérieurement connu avec les nobles. Bon nombre d’eux était copiste et calligraphe et autres. Les fils des souverains qui lui prêtaient allégeance, étaient majoritairement confié à Cheikh Ibra Fall où ils excercaient généralement la mendicité.

Certes par ce procédé, le Cheikh avait l’idée de mener l’éducation spirituelle pour faire éloigner le cœur les vices cachés mais à la fois, il répara une erreur sociale. Des mariages qui ne faisait qu’entre des issus d’un même groupe social, avec le Cheikh, la tendance fût renversé. Il donna en commençant par ses propres filles en mariage à des hommes de classes jadis inférieures.

Pour évoquer la réussite du renouveau social inauguré par le Cheikh, le poète Moussa ka soulignait : « Mbacké gënul Gouyar. Ne kon Ummi Mbakke (fille du Cheikh) ak taar bi kaar. Deesu ko may sëriñ Guyaar». Ailleurs, le poète reprend: « Di fekk ku ñepp xeeboon cosaanam. Mu fal ko ba ñepp faale ko mok boroomam» (Il trouve une personne méprisée qu’il façonne à tel point que tout le monde lui porte intérêt).

Les sujets obtiennent soulagement auprès de lui. Des ceddos qui adhèrent sa philosophie, il leur obligeait de se débarrasser de leur esclave. Ces derniers devenaient ainsi libres. Mieux, il bannisssait le terme esclave celui dont il considérait comme esclave de Dieu uniquement et Lui seul a le pouvoir de s’en asservir.

Quelqu’un lui avait présenté un de ses sujets pour faire la connaissance quand le gars lui dit : « Celui-là est mon esclave, je sollicite votre prière sur lui». D’un ton sévère, il retorque « Et moi aussi je suis ton esclave donc». Paniqué, l’homme se tut, le Cheikh poursuit « Si il est votre esclave, moi aussi je le suis car nous avons le maître».

À la suite du Cheikh, la société s’est quitté de son pyramide ancien pour se retrouver dans une ligne horizontale où n’occupaient les devants que ceux qui faisaient la science et la vertu leur parure quelque soit leur origine du passé. L’avènement de la Mouridiyah n’est seulement pas donc une résolution spirituelle, un facteur de harmonisation sociale à la fois.

 

Cheikh Ahmadou SOUR

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