La Coordination des associations de presse (CAP) a tenu, mercredi, à Dakar, un nouveau « conseil des médias », au cours duquel les professionnels des médias ont exigé la libération de leur confrère Pape Alé Niang.
De nombreux journalistes et techniciens des médias, ainsi que des militants de la société civile, ont pris à ce rassemblement, à la Maison de la presse Babacar-Touré.
Le patron du site d’information Dakar Matin, très critique envers les dirigeants actuels du Sénégal, a été arrêté le 6 novembre dernier.
Il est accusé de “divulgation d’informations (…) de nature à nuire à la défense nationale”, “recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles”.
Inculpé depuis le 9 novembre, le journaliste est placé en détention préventive à la prison de Sébikhotane, dans le département de Rufisque (ouest). Il risque une peine maximale de cinq ans de prison.
Pape Alé Niang observe une grève de la faim depuis vendredi dernier.
Selon plusieurs médias, il sera auditionné vendredi prochain par un juge d’instruction.
Maguette Ndong, le secrétaire général adjoint du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), estime qu’il est temps de “se remobiliser pour que l’Etat libère Pape Alé Niang”, afin qu' »il puisse rejoindre sa famille ».
Ndong a annoncé le lancement d’une pétition visant à obtenir la libération du journaliste. “Une centaine de personnes, parmi lesquelles d’anciens journalistes et de grands écrivains, l’ont déjà signée”, a-t-il dit.
Alassane Seck, le président de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), souhaite que Pape Alé Niang suspende sa grève de la faim, d’autant plus qu’une audition par un juge d’instruction est prévue vendredi.
“La LSDH lui renouvelle son soutien et reste disponible pour l’accompagner, s’il y a un procès”, a assuré M. Seck.
Selon Ciré Clédor Ly, l’un de ses avocats, Niang a été arrêté après avoir publié une vidéo relayant le contenu d’un rapport interne de la Gendarmerie nationale sur le dossier judiciaire opposant Ousmane Sonko, le chef de l’opposition, à Adji Sarr.
M. Sonko, inculpé de viol à la suite d’une plainte de la jeune dame, est placé sous contrôle judiciaire depuis près de deux ans.