La Banque nationale de développement économique (BNDE) du Sénégal a procédé au lancement officiel des activités de sa filiale Al Rahma, dédiée à la microfinance islamique, a constaté l’APS, jeudi, à Dakar.
Le nouvel établissement bancaire est chargé de s’occuper des besoins de financement n’étant pas pris en compte par la finance classique, selon Abdoulaye Niane, le directeur général de la BNDE.
‘’Le lancement d’Al Rahma (mot arabe signifiant miséricorde) s’inscrit dans […] la diversification [des] services’’ de la Banque nationale de développement économique, a expliqué M. Niane en procédant au lancement officiel des activités de la filiale dont il dirige le conseil d’administration.
La cérémonie de lancement des activités du nouvel établissement bancaire s’est déroulée sous la présidence de la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Victorine Anquediche Ndèye, en présence du directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, Mouhamadou Al Aminou Lô.
Des employés des systèmes financiers décentralisés, des universitaires et des chefs religieux ont pris part à la cérémonie.
En procédant au lancement d’une filiale dédiée à la microfinance islamique, ‘’la BNDE consolide son ambition de jouer le rôle véritable d’une banque de développement’’, a souligné Abdoulaye Niane.
Il a assuré qu’Al Rahma va répondre ‘’aux besoins financiers d’une certaine clientèle qui se méfiait de la finance classique pour des raisons de non-conformité [de ladite finance] avec ses valeurs et ses croyances’’.
La finance islamique associe les non-musulmans
Le directeur général d’Al Rahma, Mouhamadou Lamine Fall, a tenu à préciser que ‘’la finance islamique est ouverte [à] toutes les obédiences’’, même si elle est encadrée par la charia, la loi musulmane.
Cette finance est de plus en plus pratiquée dans des pays où l’islam n’est pas la religion dominante, la Grande-Bretagne, par exemple, selon M. Fall.
Al Rahma va se charger de ‘’la vulgarisation des systèmes financiers décentralisés’’ et faire en sorte que ‘’la gamme de produits qu’offre la finance islamique soit accessible à tous les agents économiques’’, a-t-il assuré.
Selon Victorine Anquediche Ndèye, le gouvernement accorde beaucoup d’importance à la finance islamique.
C’est la raison pour laquelle le Programme de développement de la microfinance islamique au Sénégal est mis en œuvre, a-t-elle dit.
La finance classique ne convient pas à tous les clients en raison des ‘’croyances religieuses’’ de certains d’entre eux, a rappelé la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire.
Elle a invité la BNDE et Al Rahma à faire preuve d’‘’innovation dans la diversification des produits et services’’.
Victorine Anquediche Ndèye leur a demandé aussi de veiller à ce que les financements du nouvel établissement bancaire soient accessibles dans le monde rural.