Le delta des îles du Saloum est soumis à une forte pression due aux actions anthropiques, liées notamment à la pêche et à l’agriculture, soutient le gestionnaire de cette réserve de biodiversité située dans la région de Fatick.
“Il y a une forte pression sur le delta du Saloum, avec la pêche, l’agriculture et les changements climatiques”, a souligné Mahécor Diouf, par ailleurs directeur du Centre d’interprétation de Toubacouta, dans un entretien avec l’Agence de Presse Sénégal.
La baisse de la pluviométrie et la salinisation des terres constituent aussi des menaces pour la biodiversité de cette partie du Sénégal, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2011.
Le delta du Saloum, couvrant quelque 180 000 hectares, compte parmi les zones humides considérées d’importance mondiale. Il figure sur la liste des Réserves de la biosphère de l’UNESCO et abrite le deuxième plus grand parc national du Sénégal, qui s’étend sur près de 100 000 hectares dans la zone centrale du delta.
Il constitue un univers amphibie, où l’eau et la terre s’entremêlent pour former un dédale fascinant d’îles et de bras de mer, à travers zones marines ou intertidales, plages et vasières, chenaux étroits ou larges bras de mer, mangroves, savanes et forêts sèches.
Des milieux caractérisés par leur diversité et qui se côtoient pour créer une mosaïque de biotopes offrant le gîte et le couvert à une faune très riche et diversifiée.
Selon le gestionnaire de cette réserve, l’exploitation des produits halieutiques et de la mangrove a pris de l’ampleur dans la zone, malgré l’existence d’une aire marine protégée.
Le repos biologique qui a toujours existé de manière traditionnelle dans cet estuaire, à travers les sites sacrés, a commencé à être délaissé par les populations, a dit Mahécor Diouf.
’’Il y avait des bolongs sacrés, où il ne fallait pas pêcher’’, en raison de croyances totémiques, a-t-il expliqué. ’’Aujourd’hui, les gens commencent à démystifier ces croyances’’.
Les services en charge de la gestion du delta essayent d’inventorier ces sites sacrés et de former des personnes ressources pour faire revenir les sites en question, a-t-il renseigné.
Des actions de sensibilisation sont en cours pour amener les populations à comprendre les enjeux de la préservation de leur environnement, qui regorge d’un important potentiel écotouristique.
Mahécor Diouf a relevé les limites des mesures que l’Etat a tendance à ’’imposer’’, pour la protection de la biodiversité, et auxquels il y a toujours dit-il des contrevenants.
Doté d’une diversité de paysages et d’un écosystème particulier, avec 60 000 ha de mangrove, le delta du Saloum est le 3-ème site d’accueil d’oiseaux de l’Afrique occidentale, avec plus de 250 espèces.
Il compte deux sites servant de reposoirs et de sites de nidification pour des oiseaux en provenance d’Europe.
La réserve de biosphère du delta du Saloum s’étend sur environ 500.000 ha. Elle comprend 72.000 ha de zone maritime, 23.000 ha de zone estuarienne et 85.000 ha d’îlots terrestres.