Les membres du comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), réunis mercredi à Dakar, ont décidé de maintenir à 3,50 % le principal taux directeur auquel cet établissement bancaire prête des liquidités aux banques commerciales.
En s’exprimant lors d’une réunion du CPM au siège de la BCEAO, son gouverneur, Jean-Claude Kassi Brou, a annoncé que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal était également maintenu à 5,50 %.
Le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal est le taux d’intérêt payé par les banques commerciales lorsqu’elles empruntent de l’argent auprès de la banque centrale.
Ces deux taux conservent le niveau qu’ils avaient depuis le 16 décembre de l’année dernière, a précisé M. Kassi Brou.
« Cette décision résulte de l’analyse de l’activité économique, de l’évolution des prix et de la situation extérieure de l’Union [économique et monétaire ouest-africaine] », a expliqué le gouverneur de la BCEAO.
Il signale, par ailleurs, que « l’activité économique reste dynamique sur la proche période, soutenue par un financement adéquat de l’économie ».
« La hausse des crédits à l’économie est ressortie à 5,9 % en rythme annuel, à fin septembre 2024 », a indiqué Jean-Claude Kassi Brou.
En 2025, la croissance économique de l’Union devrait être de 6,3 %, contre 6,0 % en 2024, a-t-il annoncé sur la base des prévisions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Les membres du CPM de la BCEAO se sont réunis, mercredi 4 décembre 2024, au siège de la banque centrale de l’UEMOA.
Durant le troisième trimestre de cette année, l’inflation était de 4,1 % en raison d’une offre locale de produits vivriers issus de la campagne agricole 2023-2024, qui demeure globalement insuffisante, a dit le président du CPM et gouverneur de la BCEAO.
« En octobre 2024, a-t-il indiqué, le taux d’inflation s’est établi à 3,4 %, restant au-dessus de la cible de 1 % à 3 % visée par la banque centrale. »
Selon les dernières prévisions, le taux d’inflation devrait être de 3,6 % en 2024, après 3,7 % en 2023.
Jean-Claude Kassi Brou affirme que les perspectives d’inflation sont soumises à des risques haussiers en 2025. « Ces risques concernent la situation sécuritaire dans certains pays, l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et les effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires. »
Malgré l’amélioration du solde des échanges avec le reste du monde, à la suite d’une évolution favorable des termes de l’échange, la situation extérieure de l’UEMOA devrait être renforcée, a-t-il poursuivi.
« Au cours des prochains mois, a assuré son président, le comité de politique monétaire continuera de suivre l’évolution de l’inflation, ainsi que de la situation économique, financière et monétaire. »
Le CPM « prendra, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’Union », a-t-il promis.