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Guerre Israël-Hamas : les 15 jours qui ont bouleversé le Proche-Orient

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Quinze jours de guerre sans répit. Du déclenchement du conflit, le samedi 7 octobre, après l’attaque surprise lancée par le Hamas palestinien sur le sol israélien et la réplique de l’État hébreu sur la bande de Gaza, aux craintes d’une extension du conflit à l’ensemble de la région, France 24 revient les moments forts de ces deux semaines de guerre qui ont fait 1 400 morts en Israël, et plus de 4 130 morts à Gaza.

  • 7 octobre : le Hamas lance une attaque d’une ampleur inédite en Israël

Vers 6 h 30, samedi 7 octobre, le Hamas commence à tirer des milliers de roquettes vers Israël, atteignant des cibles jusqu’à Tel-Aviv et la périphérie de Jérusalem. En parallèle, des combattants du Hamas s’infiltrent dans le territoire israélien, et prennent d’assaut plusieurs villes, villages, kibboutz et bases militaires, et massacrent des civils.

Des combattants envahissent aussi une rave party, Tribe of Nova, qui battait son plein depuis la veille à quelques kilomètres de la bande de Gaza, en plein cœur du désert de Néguev. Sur place, près de 250 personnes sont tuées, selon un bilan des autorités israéliennes, plusieurs autres sont enlevées.

Cinq heures après le début de l’attaque du Hamas, d’une ampleur inédite, le Premier ministre israélien fait sa première déclaration à la nation : « Israël est en guerre », affirme-t-il solennellement, annonçant organiser immédiatement la riposte et l’envoi de troupes et des forces de réserve pour reprendre le contrôle des villes prises par le Hamas.

Des militants palestiniens se dirigent vers la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023.
Des militants palestiniens se dirigent vers la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. © Said Khatib, AFP
  • 8 octobre : Israël riposte et pilonne la bande de Gaza

Dès les heures qui suivent, l’État hébreu lance sa riposte militaire baptisée « Sabre de fer ». Un déluge de frappes aériennes s’abat depuis sur la bande de Gaza, détruisant plusieurs bâtiments présentés par l’État hébreu comme « des centres de commandement » du Hamas mais aussi de nombreux immeubles d’habitation. « Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons changer le Moyen-Orient », promet alors Benjamin Netanyahu.

Et Israël n’en reste pas là. Le gouvernement annonce aussi le « siège complet » de l’enclave palestinienne – où quelque 2,3 millions de Palestiniens vivent sous blocus israélien depuis 2007. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », résume le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

L’annonce est vivement dénoncée par la communauté internationale et les ONG, rappelant que « l’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire ».

Des Palestiniens sont assis dans une rue jonchée de débris près de la tour Watan, qui a été détruite lors des frappes israéliennes, dans la ville de Gaza, le 8 octobre 2023.
Des Palestiniens sont assis dans une rue jonchée de débris près de la tour Watan, qui a été détruite lors des frappes israéliennes, dans la ville de Gaza, le 8 octobre 2023. © Mohammed Salem, Reuters
  • 9 octobre : En France, des manifestations en soutien à Israël 

La guerre Israël-Hamas provoque une onde de choc à l’international. Partout, des manifestations spontanées en soutien à Israël ou aux Palestiniens s’organisent. En France, un rassemblement en soutien à Israël réunit plusieurs milliers de personnes à Paris le 9 octobre.

En revanche, les manifestations propalestiniennes tournent court. Le 12 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonce leur interdiction, estimant qu’elles « sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ». Plusieurs milliers de personnes se réunissent tout de même réunies le jour même place de la République, à Paris, mais aussi à Lille, Rennes, Toulouse ou encore Bordeaux pour défendre le droit des Palestiniens à des conditions de vie dignes, mais sont rapidement évacués par la police.

Saisi par une association propalestinienne sur la question, le Conseil d’État – plus haute juridiction administrative de France – a cependant rappelé mercredi 18 octobre au gouvernement que les manifestations propalestiniennes ne pouvaient être interdites systématiquement et qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque de troubles à l’ordre public.

 

À lire aussiTémoignages. Gazaouis de France : « Ici, on a peur de dire notre soutien à la Palestine »

 

  • 13 octobre : Israël ordonne l’évacuation de civils du nord de la bande de Gaza

Le 13 octobre au matin, l’armée israélienne ordonne l’évacuation de « tous les civils de Gaza » du nord vers le sud de l’enclave palestinienne. Selon l’ONU, environ 1,1 million de personnes sont concernées, soit la moitié de la population de la bande côtière de Gaza. « Ils ne seront autorisés à retourner chez eux que lorsqu’une annonce le permettant sera faite », précise alors l’armée israélienne.

Immédiatement, l’ONU alerte sur les potentielles « conséquences humanitaires » d’une telle évacuation. Dès le lendemain, des milliers d’habitants de Gaza fuient la zone concernée par tous les moyens – à pied, sur des remorques, des charrettes ou à moto. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi 19 octobre que « le nombre total de personnes déplacées à l’intérieur de Gaza pourrait avoir atteint le million », dont « 600 000 dans la partie sud » de l’enclave.

Alors que sur le terrain, l’armée israélienne assure avoir repris entièrement le contrôle des zones situées autour de Gaza, plusieurs analystes voient derrière cet ordre l’imminence d’une offensive terrestre dans l’enclave palestinienne. « La prochaine étape arrive », confirme Benyamin Netanyahu lors d’une visite aux soldats israéliens près de la bande de Gaza. « Nous sommes tous prêts », écrit-il sur X (ex-Twitter).

 

Des Palestiniens fuient vers des zones plus sûres dans la ville de Gaza après des frappes aériennes israéliennes, le 13 octobre 2023.
Des Palestiniens fuient vers des zones plus sûres dans la ville de Gaza après des frappes aériennes israéliennes, le 13 octobre 2023. © Mahmud Hams, AFP

  • 16 octobre : en Israël, la longue attente des proches des otages du Hamas

Au moins 199 personnes ont été enlevées par le Hamas et le Jihad islamique le 7 octobre, lors des attaques des mouvements terroristes de la bande de Gaza en Israël, selon les autorités israéliennes. Parmi elles, Mia 21 ans, dont le Hamas a diffusé une vidéo, lundi 16 octobre, sur son compte officiel Telegram. On y voit la jeune Franco-Israélienne être soignée au bras puis, face caméra, elle décline son identité et explique notamment avoir été opérée.

À lire aussiOtages du Hamas : « Je vous en supplie, ramenez-moi mon bébé en vie »

  • 17 octobre : une frappe sur un hôpital de Gaza fait plus de 200 morts

Une explosion à l’hôpital Ahli Arab, dans le centre de Gaza, fait entre 200 et 500 morts selon les sources locales. Il s’agit de l’épisode le plus meurtrier à Gaza depuis le début de la guerre Israël-Hamas. Depuis plusieurs jours, des centaines de civils s’étaient réfugiés dans les hôpitaux de la ville par crainte des bombardements.

Vue de l'intérieur de l'hôpital Ahli Arab dans la ville de Gaza après l'explosion meurtrière de mardi.
Vue de l’intérieur de l’hôpital Ahli Arab dans la ville de Gaza après l’explosion meurtrière de mardi. © Reuters stringer

Rapidement, la frappe devient l’objet d’une guerre de communication entre le Hamas et Israël. Le mouvement islamiste palestinien accuse l’État hébreu. L’armée israélienne, de son côté, impute l’explosion à un tir de roquette raté du Jihad islamique, allié du Hamas et qui a qualifié ces accusations de « mensonges ».

  • 18 octobre : dans le monde arabe, des milliers de personnes manifestent pour la Palestine

La frappe sur un hôpital à Gaza provoque une vague de colère dans le monde arabe, où des milliers de personnes descendent dans la rue pour manifester. D’importants rassemblements s’organisent à Amman, Tunis, Beyrouth, Damas et d’autres capitales en soutien à la cause palestinienne.

Des manifestants s'abritent des gaz lacrymogènes tirés par la police antiémeute lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien de Gaza près de l'ambassade américaine à Aukar, dans la banlieue nord de Beyrouth, le 18 octobre 2023.
Des manifestants s’abritent des gaz lacrymogènes tirés par la police antiémeute lors d’une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien de Gaza près de l’ambassade américaine à Aukar, dans la banlieue nord de Beyrouth, le 18 octobre 2023. © Bilal Hussein, AP

Dans la capitale jordanienne – la Jordanie accueille de nombreux réfugiés palestiniens –, environ 10 000 personnes se réunissent ainsi devant l’ambassade israélienne pour exiger l’expulsion de la mission diplomatique israélienne. Au même moment, en Tunisie, des milliers de manifestants propalestiniens se rassemblent devant l’ambassade de France, condamnant le soutien occidental à Israël.

Des milliers d’Égyptiens battent également le pavé dans différentes villes du pays, où manifester est habituellement illégal, selon des images diffusées par des médias locaux et sur les réseaux sociaux.

La colère gronde jusqu’au Yémen où une manifestation massive de soutien aux Palestiniens a lieu dans la capitale Sanaa, aux mains de rebelles houthis, proches de l’Iran.

Parmi les groupes à appeler à cette « journée de colère », le Hezbollah. Une rhétorique qui suggère une montée en puissance de la menace venue du sud du Liban pour Israël. Preuve de cette inquiétude grandissante : l’État hébreu a commencé à évacuer des localités à sa frontière avec le Liban en prévision de l’ouverture éventuelle d’un affrontement avec le mouvement islamiste politico-militaire pro-iranien.

À lire aussiLe Hezbollah, combien de divisions ?

  • 19 octobre : Joe Biden, Rishi Sunak… un ballet diplomatique pour stopper l’escalade

Depuis le début de la guerre, dirigeants et représentants occidentaux se succèdent au Proche-Orient pour exprimer leur solidarité aux Israéliens et tenter de circonscrire le conflit. Parmi eux, le chancelier allemand Olaf Scholz, mais surtout Joe Biden, qui s’est rendu mercredi en Israël pour une visite de solidarité.

Le lendemain, c’était au tour de Rishi Sunak. En déplacement dans l’État hébreu, le Premier ministre britannique a exprimé son soutien et appelé à accélérer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

Le ballet diplomatique s’intensifie aussi en Égypte, où le président Abdel Fattah al-Sissi a reçu le roi Abdallah II de Jordanie pour évoquer « l’agression israélienne sur Gaza ». Ces deux pays, qui ont souvent joué les médiateurs entre Israéliens et Palestiniens, mettent en garde depuis plusieurs jours contre un « déplacement forcé » de Palestiniens sur leurs sols.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

À lire aussiGaza : pourquoi l’Égypte refuse de laisser entrer les Palestiniens

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (G) accueille le président américain Joe Biden à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 18 octobre 2023,
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (G) accueille le président américain Joe Biden à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 18 octobre 2023, © Brendan Smialowski, AFP
  • 20 octobre : tous les regards tournés vers Rafah pour l’ouverture d’un couloir humanitaire

De nombreux camions humanitaires attendent depuis des jours près de la frontière avec l’Égypte, à proximité du point de passage de Rafah, pour pouvoir acheminer des produits de première nécessité jusqu’à la bande de Gaza.

L’aide humanitaire devrait pouvoir entrer dans la bande de Gaza « demain (samedi) ou dans ces eaux-là », a espéré vendredi le responsable des situations d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, tandis que des blocs de béton installés par les Égyptiens après les bombardements d’Israël sur cette frontière avec Gaza ont été enlevés.

L’ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, sont au bord de la « catastrophe » car Israël leur refuse tout accès à de l’eau, de l’électricité et du carburant. Quant aux réserves de nourriture, elles seront bientôt épuisées.

Les Palestiniens se rassemblent pour la prière hebdomadaire du vendredi dans la cour de récréation d'une école gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 octobre 2023.
Les Palestiniens se rassemblent pour la prière hebdomadaire du vendredi dans la cour de récréation d’une école gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 octobre 2023. © Mohamed Abed, AFP

Avec AFP

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