Après des mois de perturbations scolaires, élèves retrouveront les chemins de l’école ce lundi. La crise qui a secoué l’école sénégalaise ces derniers mois est entrain de connaître son épilogue.
A la suite de la troisième rencontre entre le gouvernement et les syndicats enseignants, les acteurs de l’école osent spérer de voir le bout du tunnel. Au terme de plus de 14 heures de négociations qui ont pris fin tard dans la soirée d’hier, les membres du gouvernement présents à cette rencontre ont fini de convaincre cinq (5) des syndicats du G7 à lever leur mot d’ordre.
Ainsi le SIENS, LE SELS, L’UDEN, LE SELS A et le SNELAS/FC ont accepté la main tendue du gouvernement pour sauver ce qui reste de cette année scolaire. Cette entente est matérialisée par la signature d’un protocole d’accord entre la partie syndicale et le gouvernement représenté par le ministre des finances et ses collègues en charge de l’éducation, du dialogue sociale et de la fonction publique . « Les négociations ont été très âpres » reconnaît le ministre des finances et du budget.
Les efforts du gouvernement « C’est au prix de beaucoup d’efforts qu’il y a eu ce consensus », affirme aussi Abdoulaye Daouda Diallo « Nous sommes convaincus que les élèves sénégalais méritent cette attention aussi bien de la partie syndicale que du gouvernement. Les efforts, ô combien importants, qui ont été faits participent de mémoire de la vie syndicale. Jamais des efforts n’ont été autant consentis de la part du gouvernement », reconnaît-il.
Le négociateur en chef du gouvernement avec les syndicats d’enseignants note « qu’il y’a eu beaucoup de points sur lesquels des relèvements significatifs ont été opérés, notamment sur la rémunération du personnel de l’éducation et de la formation pour la revalorisation de la prime scolaire qui a augmenté de 220%. La revalorisation de l’indemnité spéciale d’enseignement qui a aussi augmenté de 10% (elle est passée de 50 à 60%).
La revalorisation de l’indemnité du contrôle et d’encadrement pédagogique a également augmenté de 100%. Ensuite l’indemnité de recherche documentaire et du surcharge horaire a aussi augmenté de 114%. La revalorisation du point indiciaire a connu une hausse de 5 points. Elle est passée de 51,43 francs Cfa à 56,43 francs. L’indemnité représentative de logements a été totalement défiscalisé. Ces mesures, rappelle le ministre des finances et du budget prendront effet à compter du 1er Mai 2022.
L’acte salvateur des cinq syndicats Parmi les organisations signataires qui ont pris la décision de lever leur mot d’ordre de grève, y figure le Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique. Pour son secrétaire général national « le fait de constater au-delà de l’aspect pécuniaire, nos préoccupations telles que lenteurs administratives, on s’est donné rendez-vous pour que toutes les plateformes de dialogue du ministère du ministère de la fonction publique, celui des finances en passant par celui de l’éducation nationale que ces plateformes soient opérationnelles pour que les lenteurs administratives puissent être de mauvais souvenirs ».
Selon Abdou Faty, c’est « fort de tout cela et ayant constaté naturellement la question modale sur l’écart constaté entre (le traitement) des PCMG et les instituteurs, il y a un petit effort qui a fait que nous jugé nécessaire de signer le protocole d’accord et de suspendre donc le mot d’ordre ».
La « démarche traditionnelle » du SAEMSS et du CUSEMS.
Ce même son de cloche n’a pas retenti du côté de certains camarades de Abdou Faty. En effet, le SAEMSS et le CUSEMS, membres du G7, ont adopté une démarche dite « de tradition ». Ces deux organisations syndicales ont tout bonnement décidé de s’en ouvrir à la base. Pour Sawrou Sène du SAEMSS, « quelques soient les propositions qui sont faites par le gouvernement, nous avons une tradition syndicale démocratique qui consiste à partager ces propositions avec nos bases », fait-il savoir. « Notre comité technique a déjà rédigé le procès-verbal qui a sanctionné les travaux. Ce PV a été déjà transmis à nos bases.
Nos organisations syndicales se retrouveront demain après-midi (Dimanche NDLR) pour échanger et tirer les leçons de la rencontre. Certainement, nous allons vers des AG le lundi… pour que le recueil que toutes les camarades vont formuler sur le terrain puissent être centralisés pour voir quelle décision finale nous allons prendre… »
Sawrou Sène affirme « dès que cette décision nous sera notifiée, nous allons la partager avec le gouvernement en particulier et avec les sénégalais en général ». Selon le secrétaire général du CUSEMSS, « la levée d’un mot d’ordre de grève se matérialise par la signature d’un protocole que nous n’avons pas encore signé car n’ayant pas encore reçu l’aval de notre base ».
L’arbitrage de la société civile et l’engagement des parties La société civile représentée à ces négociations, se porté garant pour le respect des accords signés.
En ce sens, un comité de suivi a été mis en place.
Les deux parties, (Gouvernement et Syndicats) ont réaffirmé leur engagement en faveur des cinq priorités définies par le ministère de l’éducation nationale dont la première est la promotion d’un climat social apaisé dans l’espace scolaire.
Source: Capvertinfos.sn