Réagissant aux propos de Jean-Luc Mélenchon, qui se montrait satisfait de l’annonce de la dissolution de Civitas, l’élue Renaissance de Paris a critiqué la «récupération» du leader insoumis et proposé la «dissolution» de son parti politique pour «lutter contre l’antisémitisme».
Les foudres de la gauche n’ont pas traîné. La députée Renaissance de Paris Caroline Yadan a été vivement critiquée après sa réaction aux propos de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est satisfait de la dissolution du mouvement Civitas annoncée lundi par le ministre de l’Intérieur. «[Gérald] Darmanin donne une réponse claire à l’interpellation des insoumis et de la Licra, s’est réjoui l’ancien candidat à la présidentielle. L’antisémitisme va être puni.» Dénonçant une «magnifique récupération» et une «belle tentative de dédouanement» de Mélenchon, l’élue Renaissance a écrit sur X (Twitter) : «Et la dissolution de LFI pour lutter contre l’antisémitisme c’est une idée aussi non ?»
Plusieurs députés LFI ont vertement critiqué ses propos. «Détruire l’opposition plutôt que lui donner des droits et la combattre dans les urnes, c’est la logique des régimes totalitaires, a écrit sur le réseau social Antoine Léaument, député de l’Essonne. Au bout de cette voie se trouve le parti unique.» «Voilà l’arc des apprentis fascistes !» a abondé le député de Loire-Atlantique Matthias Tavel. «Vouloir dissoudre le premier parti d’opposition en France, dont le candidat a fait 22 % à l’élection présidentielle. Voilà la conception de la démocratie de cette députée macroniste, a également dénoncé la députée européenne LFI Manon Aubry. Où sont tous les défenseurs de la République et de sa démocratie ?!»
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a interpellé le chef de file des députés Renaissance, Sylvain Maillard, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, «garants des principes démocratiques». «Vous ne pouvez, par votre silence, cautionner Caroline Yadan qui suggère la dissolution d’un parti républicain d’opposition qui compte 74 députés», a jugé le député de Seine-et-Marne.
Suppléante de Stanislas Guérini, nommé ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Caroline Yadan s’est déjà fait remarquer en juin en s’en prenant sur Twitter à Taha Bouhafs, accusé à tort d’avoir fait liste commune avec l’idéologue antisémite Alain Soral. Cette liste remonte à 2009, et non à 2019 comme l’affirmait la députée Renaissance. Taha Bouhafs n’avait que 12 ans à l’époque, comme l’expliquait un article de CheckNews, et ne pouvait donc pas figurer dans sur une liste électorale.