A près de deux semaines de la date butoir des «cent jours» fixée par Emmanuel Macron pour relancer son quinquennat, les rumeurs d’un remaniement ont refait surface ces derniers jours. A cet égard, plusieurs ministres se trouvent sur la sellette. Emmanuel Macron s’est rendu dans la cité phocéenne, en compagnie de huit ministres, ce lundi 26 juin, pour lancer l’acte 2 du plan «Marseille en grand». Parmi les personnalités non-conviées pour ce déplacement stratégique, certaines se trouveraient sur la sellette, alors que les rumeurs évoquant un remaniement se font de plus en plus pressantes. Les noms de Marlène Schiappa, Pap Ndiaye, François Braun, ou encore Elisabeth Borne sont parmi les plus cités.
Restera ? Restera pas ? C’est la question ultime qui taraude de nombreux ministres, ces derniers jours, à commencer par la locataire de Matignon, Elisabeth Borne, dont le chef de cabinet et son adjoint ont d’ores et déjà officiellement acté leur départ. Fragilisée depuis l’épisode tumultueux des retraites, et à l’approche de la fin de la période des cent jours, aux allures d’ultimatum, la Première ministre pourrait voir son avenir s’inscrire en pointillés à Matignon.
Enlisée dans l’affaire du Fonds Marianne, et vivement critiquée, parfois même depuis son propre camp, après son interview polémique dans Playboy, Marlène Schiappa semble avoir épuisé tous les crédits qui la maintenaient en odeur de sainteté auprès du premier cercle présidentiel, et notamment d’Emmanuel Macron, qui appréciait, au moins à l’époque, son franc-parler, ses positions assumées, et son côté self-made, lui rappelant probablement à certains égards son propre parcours.
Pourtant, aujourd’hui, la donne a bien changé pour la secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire. Clairement menacée, elle pourrait être invitée à faire ses valises pour éviter que les conséquences de l’affaire du Fonds Marianne ne viennent trop éclabousser le gouvernement, qui se veut lancé dans un nouveau projet politique.
Pap Ndiaye menacé
Du côté de l’Education nationale et de la Santé, les deux ministres issus de la société civile, Pap Ndiaye et François Braun, n’auront finalement jamais réussi à faire leur trou dans des ministères traditionnellement réputés pour leur difficulté. Alors que le premier a vu ses initiatives rabotées, parfois même dans son propre camp, le second n’a pas réussi à marquer de son empreinte une administration en crise, en pleine période post-Covid. Les deux hommes pourraient faire les frais de leur manque d’expérience à des postes de haute responsabilité.
Enfin, d’autres ministres aux noms moins ronflants pourraient voir leur place menacée, à l’image de Franck Riester aux relations avec le Parlement, de Jean-Christophe Combe aux Solidarités, ou encore de Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher, respectivement à l’Ecologie et à la Transition énergétique, qui ont tous été jugés peu audibles auprès des Français, et qui pourraient se voir remplacer par des profils plus marqués. Si l’objectif d’un remaniement demeure celui d’imprimer un certain renouveau dans le premier cercle du paysage politique, plusieurs ministres ont su faire leur trou, marquer les esprits, ou prouver leur efficacité auprès du chef de l’Etat, et pourraient ainsi conserver leur poste, voire espérer une promotion.
C’est notamment le cas de Rima Abdul Malak à la Culture, ou encore de Bruno Le Maire à Bercy et de Gabriel Attal au Budget. Tous devraient faire partie du prochain casting, avec une petite nuance pour Bruno Le Maire, dont le nom est évoqué du côté de l’Education nationale. E un an des Jeux Olympiques, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, semble elle-aussi bien installée.