Pour un marché de 5 milliards d’euros, les autorités britanniques auraient versé au Rwanda une somme de 300 millions d’euros pour un projet de loi déjà adopté au parlement.
Ce texte prévoit l’expulsion de tous les demandeurs d’asile, quelque soit leur pays d’origine vers le Rwanda.
Sur quelle base juridique, le président ruandais se permet d’externaliser le droit d’asile ?
Le Rwanda remplit – il les conditions d’un accueil de migrants sur son sol ?
Autant de questions qu’on se pose ! Que cache un tel accord ?
C’est pour l’organisation internationale de défense, d’orientation et d’intégration des migrants Horizon Sans Frontières, dénonce la complicité d’un marchandage entre le Royaume Uni et le Rwanda dans une dynamique inhumaine de filtrage, de sélection et de renvoi.
Cette nouvelle forme d’économie des migrations est malheureusement enveloppée par un discours émaillé d’amalgames pour des raisons sécuritaires comme ce fut le cas du Brexit , un tissu de mensonges sur l’islam et la migration .
Cet accord est une violation du droit international, notamment, la convention de Genève de 1951 si l’on sait qu’au chapitre des migrations forcées, celles dont le mobil de déplacement est dû aux guerres, conflits, persécutions ou dégradation de l’environnement.
Les pays d’accueil, pour ne pas dire l’occident seulement, ont non seulement un devoir de respect au regard des conventions internationales mais aussi une obligation morale envers ceux dont la vie est menacée.
Le président Kagamé n’est pas censé ignorer que tout le continent est miné par des crises qui ont occasionné plus de 40 millions de déplacés selon le centre d’étude stratégique de l’Afrique. Depuis 1990, plus de 19 conflits majeurs ont été localisés dans 17 pays
Raison pour laquelle, HSF s’insurge énergétiquement contre cette stratégie qui fait fi à la dignité humaine.
Mes conseils au duo Diomaye –Sonko : le Sénégal n’a plus droit à l’erreur
Aux nouvelles autorités sénégalaises dont l’élection a suscité une lueur dans toute l’Afrique, je les invite à assumer pleinement le leadership africain sur ce dossier migratoire, devenu élément essentiel de la géopolitique mondiale.
Porte d’influence, le Sénégal est un laboratoire de migration et de mixité.
C’est l’heure des nouvelles perspectives africaines pour une architecture de paix, de sécurité entre les peuples, une convergence fiscale pour faire face aux défis de la mondialisation.
Je les invite à convoquer rapidement une conférence internationale sur la thématique migration pour un parallélisme des formes à Dakar.
L’Afrique doit harmoniser ses positions pour une réponse commune.
Boubacar Seye
Consultant et chercheur en migrations internationales
Président d’horizon sans frontières