Trois cents milliards de francs Cfa, c’est l’enveloppe que les entreprises de Bâtiments et travaux publics (Btp) réclament à leur plus gros client, l’État du Sénégal. D’après L’Observateur, la dette s’élevait à 75 milliards en 2018.
Le journal souligne toutefois que tirant la sonnette d’alarme en avril 2023, le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la construction, Diaraf Alassane Ndao évoquait une enveloppe de 200 milliards, affirmant que « la dette a évolué », et « est devenue alarmante. »
Depuis lors, regrette-t-il, « seule une dizaine de milliards a été décaissée. » Une « goutte d’eau dans la mer », selon le syndicaliste. Qui renseigne que ces 300 milliards ne concernent que les majors tels que la Cde, Eiffage, Cse, en raison de 60 milliards par entreprise, compte non tenu d’autres créances impayées.
« Des arriérés exorbitants qui installent leurs sous-traitants au bord du précipice », renchérit Ndoa. Interrogé par L’Obs, il explique que « les Pme et les Pmi en pâtissent le plus » dans la mesure où « si les grandes sociétés essaient bon an mal an de se maintenir, il est clair que les plus faibles sont sur la corde raide. »
Il relève qu’au final, ce sont les travailleurs qui en subiront les conséquences avant de confier que dans certaines boîtes, « des plans sociaux ont pris le dessus sur les promesses issues de négociations. » Du coup, les salariés qui espéraient une amélioration de leurs conditions de travail voient leur effectif être réduit.
« Des chantiers sont en train d’être mis en standby. Des centaines d’emplois sont menacés parce que les majors travaillent avec des entreprises sous-traitants », alerte-t-il.
Au niveau des établissements privés d’enseignement supérieur, liés entre 2013 et 2019, à l’État par une convention, les créances impayées sont estimées entre 16 et 18 milliards après le paiement de trois milliards dans la loi de finances initiales 2023.