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Des producteurs saluent l’intervention de la SONACOS dans la filière anacarde

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Des acteurs de la filière anacarde en Casamance (sud) disent se réjouir de l’intervention annoncée de la SONACOS dans leur secteur d’activité, tout en souhaitant que la société agroalimentaire nationale participe surtout à la transformation des noix de cajou.

 

Par Modou Fall (APS)

La SONACOS, la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal, envisage d’investir 10 à 13 milliards de francs CFA dans la prochaine campagne de commercialisation des noix de cajou prévue à partir du mois de mars.

Sa décision est saluée par des acteurs de ladite filière, dans les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, d’où provient l’essentiel de la production sénégalaise d’anacarde.

Des acteurs de l’économie de l’anacarde souhaitent que la société agroalimentaire nationale intervienne notamment dans la transformation des noix. L’intervention de la SONACOS est d’autant plus souhaitable que la filière est nettement dominée par des hommes d’affaires étrangers, dont des Indiens et des Vietnamiens.

Le but de la SONACOS est de ‘’renforcer sa trésorerie et de maintenir ses saisonniers en activité’’. L’arachide, sa denrée favorite, a connu une forte baisse de production au cours de la dernière saison des pluies, explique son directeur général, Modou Diagne Fada.

‘’A Ziguinchor, a-t-il déclaré lors d’une visite dans cette région, début février, nous allons mettre l’accent sur une activité palliative, dans laquelle nous sommes engagés depuis maintenant deux ans. C’est la filière anacarde.’’

M. Diagne dit espérer que l’anacarde – ou noix de cajou – va permettre à la SONACOS, la principale entreprise agroalimentaire du pays, de ‘’tenir jusqu’à la fin de l’année’’, malgré les ‘’effets négatifs’’ de ‘’la mauvaise répartition des pluies sur les quantités d’arachide récoltées’’.

‘’Les acteurs de l’anacarde en Casamance veulent bénéficier du soutien de l’Etat du Sénégal pour […] contrôler la filière comme en Côte d’Ivoire ou en Guinée-Bissau’’, a dit à l’APS le président du Cadre de concertation de la filière anacarde de la région de Ziguinchor, Siaka Diallo.

‘’La filière […] est aujourd’hui entre les mains des Indiens. L’aide de l’Etat nous permettra d’être autonomes’’, a insisté M. Diallo, également président d’une association d’exportateurs de noix de cajou.

L’Etat sénégalais a fourni beaucoup d’efforts pour soutenir les producteurs et les acteurs de la transformation de l’anacarde, a reconnu le président de l’Interprofession anacarde du Sénégal, Boubacar Konta.

Mais ‘’la commercialisation de l’anacarde est contrôlée […] par des Indiens et des Vietnamiens, ce qui, en termes de compétitivité, ne fait pas l’affaire des Sénégalais évoluant dans cette filière’’, relève M. Konta.

‘’La SONACOS doit bien se préparer pour faire face à la concurrence étrangère’’

La saison des noix de cajou est une période faste de l’année pour les milliers de cueilleurs des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. ‘’Cette filière emploie beaucoup de jeunes à Ziguinchor comme dans d’autres régions. En 2021, les femmes travaillant dans nos magasins avaient gagné 303 millions de francs CFA. Les jeunes, eux, avaient récolté plus de 457 millions, les dockers du port de Ziguinchor plus 92 millions. Donc cette filière nourrit la Casamance’’, déclare Boubacar Konta.

En 2021, les exportations d’anacarde en provenance de la Casamance s’élevaient à 82.527 tonnes. Elles avaient généré 54 milliards 963 millions de francs CFA, selon Sidi Camara, le chef du service régional du commerce de Ziguinchor.

En 2022, ajoute-t-il, 82.073 tonnes de noix de cajou provenant des trois régions de la Casamance ont été vendues. Une partie de la production de 2022 est encore entre les mains des producteurs, selon M. Camara.

De l’avis de Siaka Diallo, la SONACOS devrait surtout intervenir dans la transformation de l’anacarde.

‘’L’Etat doit aider les producteurs à aller vers la transformation […] Il faut aider les acteurs à mettre en place de petites unités de transformation permettant de créer de la valeur ajoutée’’, recommande Siaka Diallo.

‘’Cette décision de la SONACOS est souhaitable. Si elle reste dans le volet transformation, c’est encore mieux. Aujourd’hui, le plus grand défi à relever dans cette filière, c’est la transformation’’, suggère M. Diallo.

Il soutient que ‘’la transformation est l’avenir de la filière anacarde’’ en Casamance.

Selon Boubacar Konta, l’intervention de la SONACOS dans cette filière est réclamée depuis longtemps. Des acteurs de l’économie de l’anacarde sont même allés demander au directeur général de la société agroalimentaire nationale d’intervenir dans le secteur, ajoute M. Konta, estimant, comme M. Diallo, que la transformation doit être le domaine d’intervention de la société chargée des oléagineux.

‘’L’entrée de la SONACOS dans la commercialisation de la noix de cajou est une bonne chose. Mais elle doit bien se préparer, en termes de prix, pour faire face à la concurrence étrangère. La SONACOS doit surtout booster la transformation’’, propose Sidi Camara, jugeant la quantité de noix de cajou transformée ‘’très faible’’.

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