Le regain du phénomène de l’émigration irrégulière a ramené ce sujet au centre de l’actualité. Les informations véhiculées ont un impact direct dans la perception du phénomène. Conscient du rôle des journalistes notamment dans la sensibilisation, la Direction générale d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (DGASE) et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement ont initié une formation pour ces derniers.
Pour le traitement efficace de l’information liée à l’émigration irrégulière, il est nécessaire d’harmoniser les termes utilisés afin de ne pas tomber dans une logique de stigmatisation. C’est du moins ce que soutient Mamoudou Diallo, co-directeur national du projet GMD, à la direction générale d’appui aux sénégalais de l’extérieur (DGASE), venu présider la session de formation. « Le contexte dans lequel nous sommes implique une nécessité des acteurs qui agissent ensemble autour de la thématique migratoire d’avoir une vision commune, mais qui maîtrisent surtout les terminologies, les enjeux actuels » a-t-il déclaré.
C’est ainsi qu’il est recommandé aux journalistes d’éviter les termes « clandestin », « illégal » entre autres. Selon les organisateurs de la session, ces termes participent à stigmatiser les candidats à l’émigration.
En outre, les journalistes sont invités à diversifier la manière de traiter le phénomène de l’émigration.
« L’atelier que nous avons convoqué avec les acteurs de la presse pour essayer de discuter autour de la thématique migration, nous permet ensemble de maîtriser les contours et les enjeux de la migration et de pouvoir communiquer sur celle-ci. Elle est bénéfique certes, il y a des enjeux, il y a des avantages, mais aussi, elle a ce qu’on appelle des inconvénients », poursuit Mamoudou Diallo.
En dehors du traitement, M. Diallo a par ailleurs fustigé une certaine « campagne de désinformation » notée dans l’affaire des 300 migrants disparus en mer. Mamoudou Diallo a invité donc les journalistes a plus de prudence s’agissant des faits véhiculés mais aussi à avoir une « dose de patriotisme ». « Quand on parle de migrants interpellés, rien ne prouve qu’il s’agit tous de Sénégalais », a-t-il souligné.
Pour lutter contre le phénomène de la migration irrégulière, l’Etat du Sénégal a mis en place des Bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi des émigrés (BAOS). Par ailleurs, en partenariat avec l’Espagne, 125 jeunes ont pu bénéficier de contrats saisonniers. Ce qui permet à ces jeunes de voyager de manière légale et de créer de la valeur ajoutée.