L’annonce de déplacer les forces françaises du Mali vers le Niger a été donnée ce mercredi par le président français lors d’une conférence de presse conjointe tenue avec le président en exercice de l’union africaine et celui de la CEDEAO.
Emmanuel Macron avait déclaré que « le retrait des troupes se ferait de façon coordonnée. Les troupes ont entre quatre et six mois pour quitter totalement le Mali ». La déclaration d’hier de la junte militaire au pouvoir au Mali d’ordonner « le retrait sans délai des forces Barkhane et Takuba du territoire national », constitue une nouvelle donne dans ce qui est convenu d’être appelé « la rupture » entre l’ancienne puissance coloniale et le Mali.
Toutefois, le Niger, comme l’annonce Macron, sera la prochaine terre d’accueil des troupes militaires « contre le terrorisme dans le Sahel ». Cependant, tout n’est pas encore « acquis » pour les autorités françaises et leurs alliés.
Pour ne pas faire exacerber le sentiment anti-français en vogue dans le continent africain, les autorités nigériennes comptent prendre les devants, comme le fait savoir le ministre nigérien des affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou : « Nous somme dans le principe, prêts à accueillir les forces spéciales européennes, y compris françaises sur notre territoire.
Nous pensons qu’elles contribueront, compte tenu du vide qui sera créé de l’autre côté (le Mali), à renforcer nos capacités de défense pour assurer la sécurité de nos populations ». En ce qui concerne le sentiment anti-français, note Hassoumi Massaoudou, « d’abord nous n’avons pas actuellement d’accords de défense avec qui que se soit.
Nous avons signé des accords de coopération avec l’Allemagne, les États-Unis… Avec la France se sont les mêmes types d’accord de coopération que nous avons signés et ceux-ci ne sont pas soumis au parlement. Par contre, les accords de défense sont soumis au parlement.
Pour cette fois-ci, compte tenu de la propagande menée par le peuple nigérien à propos du sentiment anti-français et qui serait contre la présence de forces étrangères dans notre pays, le président de la République, bien qu’il n’a pas d’obligations de saisir le parlement, a demandé au premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement devant le parlement sur cette question.
Donc il y aura un débat parlementaire qui sera sanctionné par un vote et le gouvernement engagera sa responsabilité », annonce le ministre nigérien des affaires étrangères.
Ce qui parait incompréhensible dans cette affaire c’est l’annonce faite depuis Paris par le chef d’état français pour une décision qui concerne un pays souverain alors que ce dernier compte « saisir le parlement, pour vote ».