Le Sénégal a enregistré, mardi, son premier cas de décès lié à la fièvre hémorragique Crimée-Congo, à Podor, un département de la région de Saint-Louis, dans le nord du pays, a annoncé le docteur Boly Diop, chef de la Division de surveillance épidémiologique au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
« Actuellement, nous avons un foyer chaud de la fièvre Crimée-Congo dans la région de Saint-Louis, dans le département de Podor où deux cas, dont un décès, ont été notifiés’’, a-t-il dit lors d’un point de presse.
L’officiel du ministère de la Santé n’a pas donné davantage de détails sur l’âge, le sexe ou les circonstances du décès de ce patient.
Il a fait savoir qu’en mai dernier, un cas lié à cette maladie avait été détecté et confirmé dans la région de Matam, dans le nord du pays, après un autre enregistré dans le département de Koumpentoum, dans la région de Tambacounda, à l’Est du Sénégal, deux mois plus tôt.
« C’est une maladie que l’on appelle la fièvre hémorragique Crimée-Congo qui a été détectée cette année pour la quatrième fois », a rappelé le médecin.
« Le plus souvent, a-t-il expliqué, on ne peut pas la différencier du paludisme sur le plan des symptômes, à moins de faire un prélèvement et d’envoyer au laboratoire. C’est une zoonose, elle se transmet de l’animal à l’homme. »
Il a précisé que l’animal infecté ne développe pas de symptômes, mais la transmission ne peut se faire que par l’intermédiaire d’une piqûre de tiques, « ces petites bestioles qui piquent les animaux sucent leur sang, ce qui peut transmettre la maladie à l’homme ».
« Tous ceux qui travaillent autour du bétail sont exposés, notamment les vétérinaires, mais aussi ceux travaillant dans les abattoirs. C’est une maladie potentiellement grave si on ne prend pas très rapidement en charge le patient », a insisté le docteur Diop.
Il a souligné que les symptômes de cette maladie sont les maux de tête, les douleurs articulaires et musculaires et une sensation de fatigue intense.
Le chef de la Division de surveillance épidémiologique a invité ainsi les personnes affectées par cette maladie à éviter l’automédication et l’utilisation d’anti-inflammatoires, « qui ne sont pas indiqués pour le traitement de fièvres hémorragiques virales ».
« Le deuxième moyen de prévention est de réduire le contact entre l’homme et l’animal pour les personnes travaillant avec les animaux. Pour l’instant, il n’y a pas de craintes, on doit renforcer la vigilance », a-t-il assuré.
Il a signalé que la période hivernale favorisait la prolifération des maladies à potentiel épidémique comme la dengue et le paludisme.