En réponse aux critiques formulées par le coordonnateur du Forum Civil Birahim Seck concernant le projet de Grand Transfert d’eau (GTE) lancé ce jeudi à Dakar, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a qualifié ces remarques de « petites querelles d’épiciers ».
Selon lui, M. Seck aurait dû assister à la cérémonie de lancement pour savoir s’il s’agissait d’un contrat attribué sans appel d’offres. « Nous ne pouvons pas lancer des projets d’une telle ampleur et d’une telle importance en nous laissant distraire par des détails mineurs concernant qui a fait quoi ; ce sont de simples discussions d’épiciers. Nous avons une vision à long terme », a-t-il insisté.
Concernant ce projet, dont le coût dépasse 100 milliards de francs CFA, l’entreprise SinoHydro a été sélectionnée parmi cinq grandes sociétés internationales spécialisées dans les grands transferts d’eau. « Lorsqu’on réalise des projets d’une telle complexité, il est essentiel de faire appel aux entreprises les plus compétentes et les plus grandes. […] Il fallait démontrer une très grande capacité technique, mais aussi une solidité financière permettant de structurer un partenariat public-privé en mobilisant l’intégralité du financement. Plus important encore, il était nécessaire de réaliser les études de faisabilité à titre gracieux. Cela signifie que même si le gouvernement décidait finalement d’abandonner le projet, l’entreprise ne serait pas remboursée », a précisé le ministre. Il a ajouté :
« Seules deux entreprises ont respecté ce critère, et parmi elles, le Fonsis a choisi celle qui était la plus grande et la mieux structurée. Une autre exigence importante du président de la République était de s’assurer que ces grands projets de transferts d’eau se concrétisent, tout en soutenant le développement de notre secteur privé national. Dans les discussions entre le Fonsis et cette entreprise, il était également question de structurer le secteur privé et de l’accompagner, ainsi que d’intégrer une part significative de contenu local dans toutes les réalisations. »
« Le PROS offre à « Ama Doux Bas » une occasion de montrer… » Le projet devrait permettre de transporter l’eau du lac de Guiers vers Dakar, Thiès, Mbour et Touba, des régions qui devraient connaître un manque d’eau dans les années à venir. En plus de cette première phase, le projet prévoit des transferts d’eau additionnels, notamment depuis le champ captant de Malem Odar pour fournir de l’eau potable au bassin arachidier du centre du pays, où la salinisation et le fluor posent des problèmes pour les ressources en eau. « Grâce aux projets que nous mettons en œuvre, cela constituera également un nouveau souvenir », a déclaré Cheikh Tidiane Dièye.
Le programme englobe également la région de Bakel, avec des transferts d’eau de surface, ainsi que le sud du Sénégal, notamment Sédhiou, où des champs captants ont été identifiés. « Au total, pas moins de 700 000 hectares seront irrigués dans les années à venir », a annoncé le ministre, ajoutant que le projet devrait générer « 3 millions d’emplois dans un avenir proche ».