Confronté à une catastrophe sans précédent, le village de Yafera, dans la commune de Balou (département de Bakel), lance un appel urgent à l’aide de l’État. Les inondations, survenues depuis le 12 octobre avec la crue du fleuve, ont touché plus de 90 % des 2 000 habitants du village, causant des dégâts considérables aux maisons, aux champs et aux vivres.
Hamidou Sada Timera, le chef du village âgé de 86 ans, a déclaré : « L’eau a inondé nos maisons, détruit nos routes et emporté nos vivres. Nous étions isolés du reste du Sénégal. Le réseau a été coupé, et nous ne pouvions plus communiquer. Il est impératif que l’État intervienne pour nous venir en aide. »
La situation est critique. Certaines familles ont vu leur maison complètement détruite, tandis que d’autres sont contraintes de dormir à la belle étoile sur leur terrasse, dans des conditions d’hygiène précaires. Actuellement, 11 familles sont logées à l’école, ce qui empêche la reprise des cours. Les élèves ne pourront retrouver leurs classes qu’après le retour des familles dans leurs habitations et une désinfection complète des locaux.
Hamidou Sada Timera a également souligné les pertes subies : « Les récoltes, notamment celles du riz, ont été totalement perdues, et toutes les semences ont été emportées par les eaux. Les terres agricoles sont submergées, et les routes sont impraticables, ce qui complique encore l’accès aux ressources. »
Pour faire face à cette crise, les jeunes de Yafera se sont mobilisés. Sous la direction d’Ousseynou Timera, président de l’association des jeunes, ils ont préparé des beignets qu’ils distribuent aux habitants. Ousseynou Timera a précisé : « Nous avons décidé de nous cotiser pour acheter des nattes et un groupe électrogène à Bakel. Pendant cinq jours, nous avons fourni de l’électricité au village avec 43 litres de gasoil, utilisant nos compétences pour aider la communauté à surmonter cette épreuve. »
Le sous-préfet, accompagné d’une forte délégation, s’est rendu sur place pour évaluer la situation et a fait un don symbolique. Cependant, les habitants attendent un soutien plus substantiel de l’État pour faire face à l’ampleur des dégâts. Hamidou Sada Timera et les notables ont également souligné le besoin de désinfection pour les logements des sinistrés. « Nous avons besoin d’une aide urgente pour la reconstruction de nos maisons et la réhabilitation de nos terres agricoles », a-t-il ajouté.
Les défis sont nombreux : la grande mosquée et les trois autres mosquées ont été construites par la diaspora, qui a également contribué à la construction du collège du village. Cependant, 90 % de la diaspora se trouve en France, et bien que l’aide ait été précieuse, la communauté a besoin d’un soutien accru.
Les notables et les jeunes de Yafera insistent sur la nécessité d’une aide pour l’après-inondation, afin d’assister les sinistrés qui ont tout perdu et de permettre la reprise des cours pour les élèves. « Nous espérons que l’État répondra présent et agira rapidement pour alléger nos souffrances, afin que nous puissions reconstruire nos vies et notre village », conclut Hamidou Sada Timera.
Lesoleil.sn